Le Père Philibert de MOUSTIER

décédé à Créteil le 30 décembre 2011, âgé de 89 ans
Né : 07/04/22, Cubry (25). Profès : 05/10/42, Piré. Prêtre : 03/10/48, Chevilly
AFFECTATIONS : CENTRAFRIQUE : Bambari (49-51, St Joseph) ; Bangui (51-53, ND de Fatima) ; Bambari (53-61, ND des Victoires) ; Dekoa (61-66) ; Ndele (66-81) et Miamani en 75 (vicaire) ; Boali (81-82) ; Damara (82-92) ; Bangui (92-95, cathédrale). FRANCE : Vence (95-98). CAMEROUN : Mbalmayo (98-2005, noviciat). FRANCE : Chevilly (2006-2011, retraite).

La vie du Père de Moustier ressemble à un long roman que nous écoutions dans les longues soirées passées à Kaga Bandoro en sa compagnie. Il y venait deux fois par an accompagnant des catéchistes et leurs femmes pour des stages de deux mois. Comme la route était longue et difficile, il restait avec nous en attendant de les ramener. Chaque soir, nous avions ainsi l'occasion d'entendre Philibert évoquer sa vie et son travail de missionnaire. Il évoquait le temps de sa formation à Chevilly, où l'ambiance était à l'héroïsme. On partait pour un séjour sans retour. Ce qu'il disait était passionnant et souvent divertissant. De quoi écrire plusieurs livres.
Puis il y eut la guerre. Engagé dans la 2ème DB avec le général Leclerc qu'il connaissait, il fut grièvement blessé au pont de Kehl en conduisant la voiture de l'aumônier de la division, un Spiritain qui, lui, fut tué. Il y eut aussi la recherche difficile de la dépouille de son père mort en déportation en Allemagne.
Affecté en Centrafrique, il occupa différents postes avec, dès le début, un intérêt pour ce pays et sa population et la recherche de moyens modernes pour y développer les méthodes agricoles. Il fut un passionné de formation dans ce domaine en utilisant des moyens modernes fournis par sa famille. Il voulait rester proche de la population. Lui qui usa de nombreux véhicules, il eut aussi sa période ‘bicyclette’. Le manque de nourriture et les difficultés physiques ont eu raison de lui et il fallut le rapatrier en urgence à plusieurs reprises. Il construisit de nombreuses églises en dur (Bambari, Dékoa, Damara) : il voulait que les communautés chrétiennes aient un lieu digne pour leur rassemblement.
Sur le tard, il fut accompagnateur spirituel des jeunes confrères africains au noviciat de Mbalmayo au Cameroun. Il attachait beaucoup d'importance à ce rôle d'accompagnateur des plus jeunes dans la Congrégation. L'âge et les problèmes de santé l’obligent à revenir en France en 2005. A Chevilly on le retrouvait souvent à la chapelle. Ne pouvant plus lire il passait de longs moments de prière auprès du St sacrement. J'ai toujours été frappé du dépouillement dans lequel il vivait. Nul objet inutile ou personnel. Quand il voyageait, c'était aussi dans une grande simplicité.
Nous sommes toujours très démunis pour résumer en quelques lignes le contenu d'une vie. Le Seigneur seul peut en estimer la valeur. Qu'il accueille notre frère avec bienveillance et lui fasse partager sa Paix et sa Joie.
Bernard Courant

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