Le Père René DENU
décédé à Metz le 13 novembre 2000, âgé de 79 ans


Né : 13.04.21, Uberach (67). Profès : 19.03.43, Cellule. Prêtre : 24.03.51, Chevilly AFFECTATIONS- France: Neufgrange, pi-ofesseur (51-7g)- Cameroun : Doumé (78-86) France: Neufgrange, ministère (86-97) ; Saverne (97-00).

Toujours coiffé du béret, l'esprit plein de plans et de mélodies, le père René Denu roule dans sa 2 CV, un peu pressé, car il a traîné au départ. Il voudrait pourtant être à l'heure, même si les gens sont habitués à le voir arriver avec quelques minutes de retard. On le lui pardonne, parce qu'il est le père Denu, qu'on sait chargé de tant d'affaires qu'il ne peut pas les régler toutes en même temps.

Il était un grand voyageur, parce qu'il se dépensait dans tous les domaines et ne savait pas refuser un service, même s'il dérangeait tous ses plans. Ce qui fait que les uns admiraient sa disponibilité à tout faire pour accomplir son ministère de prêtre, les autres, beaucoup plus sévères, le jugeaient désordonné et tête en l'air.

A Neufgrange d'abord, à Saverne ensuite, il fut bon élève ; sa souplesse fit de lui un gymnaste accompli ; sa voix et son oreille musicale en firent un choriste de première valeur. La " drôle de guerre " [hiver-printemps 39-40], avec l'évacuation des bâtiments scolaires, le conduit à Cellule, où il achève ses études secondaires, fait son noviciat, commence le scolasticat, après l'épreuve des Chantiers de la Jeunesse.

Les hostilités ayant pris fin, il retrouva son village natal. Plus tard il sera fier de raconter comment il avait participé au déminage des prairies.

On l'enverra à Neufrange, pour seconder le Directeur, son cousin le père Joseph Klipfel, et assurer la classe de Septième. Vu les conséquences de la guerre, débuts difficiles, à tous points de vue. René se donne avec son coeur et son esprit inventif.

En 1978, il lui fut permis de partir en mission. Il s'adonnera aux tournées de brousse, visitant les cases-chapelles éloignées. Son confrère africain aurait préféré le garder avec lui, mais le père Denu avait le goût de l'aventure et du risque.

Revenu en congé en 1986, il se retrouve à Neufgrange et sera maintenant au service des paroisses. Les curés feront -appel à lui et il passera des heures au confessionnal ; il assurera des classes de chant, visitera les malades, préparera les baptêmes et les mariages. Il bénira des maisons et des foyers, il lancera des groupes de prière. Tout cela dure encore et même se développe.

Une des grandes dévotions qu'il propageait, c'était la récitation du chapelet. C'est cette prière qui l'accompagnera dans sa dernière maladie. Rentrant de Medjugorje, il sentit les premières douleurs de poitrine. Ce qu'on croyait être une bronchite était en réalité une grave leucémie. Transporté de Boulay à l'hôpital du Bon Secours, à Metz, il y vécut encore trois semaines.

Le samedi 4 novembre, un prêtre allemand de ses amis lui donna le sacrement des malades. Une semaine plus tard, entre deux chapelets, le père René disait, montrant un coin du pied de son lit : " La Vierge est là, avec moi ! " Une infirmière et un couple ami passeront la nuit avec lui, priant chapelet sur chapelet. Peu avant 6 heures du matin, la Vierge le prit pour toujours avec elle.
Repris du P. René Courte A. D.

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