Le Frère Yvon (Raymond) DIQUELOU,
1916-1999

Décédé le 24 avril 1999 à Langonnet, âgé de 83 ans.

Le Frère Yvon Diquélou est né à Pont-l'Abbée 8 avril 1916 en pays bigouden, dans une famille de huit enfants. C'est dans cette famille, à laquelle il restera toujours très attaché, qu'il acquiert sa foi profonde et son ardeur pour un travail toujours bien fait. Et ce n'est que depuis son arrivée à l'Abbaye, en septembre 1997, que les infirmités l'obligeront à s'arrêter de travailler.

Entré au noviciat en 1934, il apprend le métier de maçon avec le Frère Pierre Le Tiec, qui est toujours au milieu de nous (97 ans !). En 1936, il quitte Chevilly pour venir ici, à l'Abbaye, construire avec le Frère Gerlacus, l'école St-Maurice, route du Calvaire. En 1939, c'est la guerre et il est appelé sous les drapeaux. Blessé et mal soigné, fait prisonnier et enfin rapatrié, il gardera toute sa vie un handicap au bras et à l'épaule, mais cela ne l'empêchera pas de reprendre le travail. En 1941, il revient à l'Abbaye et s'occupe du ravitaillement de la maison. Beaucoup de gens l'ont connu à cette époque et l'ont apprécié.

En 1949, il peut enfin réaliser son rêve de missionnaire. Il est nommé à Misserghin en Algérie. La Congrégation avait là-bas un centre réputé de formation agricole. Pendant vingt-deux ans, il y sera maçon, surveillant et formateur. Il se donnera totalement à sa tâche. Les suites de l'indépendance de l'Algérie obligeront les spiritains à abandonner cette œuvre. C'est le cœur serré que le Frère Yvon avec ses autres confrères passèrent la main. Cette période, longue autant que fructueuse, aura marqué profondément le Frère Yvon. Ces derniers temps, sur son lit d'hôpital, ce sont les souvenirs de Misserghin qui revenaient.

Rentré en France en 1971, il met ses compétences au service de plusieurs communautés. Le climat de l'Ouest ne lui valait rien et réveillait sa vieille blessure et tant de sourdes douleurs. Après un service à Piré, il obtint le Midi : Grasse, puis La Croix-Valmer. Sans relâche il fit les courses, mais surtout assuma l'entretien: toutes ces petites choses qui facilitent une vie en communauté, le chauffage, l'électricité, le jardin, les réparations courantes. C'est quand il n'y a plus personne pour assurer ces tâches que l'on s'aperçoit de la place qu'elles occupent.

Il avait atteint ses quatre-vingts ans. Depuis quelque temps déjà, de nombreuses pertes de connaissance manifestaient un affaiblissement progressif. Lui, naguère si actif, il perdait son autonomie. En septembre 1997, malgré sa répugnance non déguisée, ses supérieurs l'invitent à accepter de prendre sa retraite à Langonnet, afin qu'il se rapproche de sa famille et qu'il soit dans une maison dotée d'une infirmerie. Il regrettait le soleil provençal, mais petit à petit, il s'est fait une raison, reconnaissant le bien fondé de cette " mutation. Il s'affligeait de ne plus pouvoir rendre service à ses frères, mais c'est dans la paix qu'il se préparait à rejoindre son Seigneur et Maître.

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