Le Père Jean-Marie DOUABIN,
1912-1999


Né à Le Chatellier le 15 août 1912, Jean Douabin a vécu son enfance dans le milieu agricole. Fils de cultivateurs du pays de Fougères, il a mis la main, très tôt à la charrue, comme beaucoup de jeunes de son âge, à cette époque. Il a même été commis de ferme; il est d'ailleurs resté lié avec la famille qui l'a employé. Derrière la charrue, il pensait à son avenir. Il avait entendu parler des Pères du Saint-Esprit. Après réflexion, il se décida àentrer dans la congrégation, comme Frère, à raison de son âge et de ses études écourtées.

Après un temps de formation, il fit profession en 1934 et fut envoyé à StPierre-et-Miquelon comme instituteur, de 1938 à 1956. Ceux qui l'ont connu dans cette fonction gardent un excellent souvenir de son enseignement et de sa rigueur toute bretonne.

En 1956, il rentre à Paris, rue des Pyrénées, alors maison provinciale, et ensuite à la rue Lhomond. Affecté aux Archives générales et passionné de photo, Jean Douabin s'investit dans le "micro-film" des documents ; il découvre ainsi toutes les richesses des écrits de Poullart des Places et du P. Libermann. Des cantines entières de documents le suivront quand Mgr Maurer, évêque de Saint-Pierre-et-Miquelon l'appela au sacerdoce -. il appréciait en effet la valeur spirituelle du Frère André-Marie, et savait qu'il avait dans sa jeunesse pensé au sacerdoce. Or Miquelon manquait cruellement de prêtres, deux curés venant de décéder coup sur coup !

C'était une aventure : il s'y engagea avec le consentement généreux des supérieurs. A un âge avancé, il avait quelque soixante ans, il suivit une formation théologique complète à Chevilly, et fut ordonné prêtre en 1974. De retour à St-Pierre-et-Miquelon, il sera vicaire à la cathédrale, puis curé à Miquelon.

En 1988, il rentre définitivement en France, et prend sa retraite à Piré. Il assurera un peu de ministère à Amanlis, la paroisse voisine. Il a eu la joie d'avoir, pas très loin de chez lui, sa famille qui souvent venait le visiter.

Les derniers mois, il soufflait beaucoup, au point qu'on l'appelait "Vulcain", et plaisamment il répondait : "Quand vous ne m'entendrez plus souffler, c'est que je serai mort." Ce qui n'a pas manqué d'arriver, après un cour séjour à l'hôpital, le 20 octobre 1999, à l'âge de 87 ans.
La communauté de Piré.

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