Le Père Jean-Marie DRONVAL,
1910-1993


décédé à Angoulême, le 10 février 1983, à l'âge de 73 ans.

Né le 19 juillet 1910 à Combrit, dans le diocèse de Quimper, le Père Jean Marie Dronval a fait ses études classiques au petit séminaire de Bergerac (sa famille s'était installée dans le Périgord). Les prêtres du diocèse de Périgueux qui l'ont connu alors, se souviennent de lui comme d'un élève qui était souvent à la tête de sa classe. Jean Marie Dronval entra au noviciat spiritain d'Orly en 1930, à l'âge de 20 ans. Il sera ordonné au scolasticat de Chevilly le 3 octobre 1937. Son premier poste en mission sera Macenta puis Kankan, en Guinée. Il y séjournera de 1938 à 1951. Il est alors rappelé en France pour prendre la direction de l'école d'Horticulture de St-Ilan ; puis il sera pendant trois ans sous-maître des novices à Cellule. De là, en 1959, il partira à nouveau en mission, cette fois pour la Martinique.

En 1978, il revient en France définitivement, à l'âge de 68 ans. Il demande alors de prendre du ministère dans une paroisse de son diocèse de Périgueux. C'est ainsi qu'il a été pendant deux ans et demi curé de Saussignac puis, jusqu'à sa mort, curé de La Rochebeaucourt.

De la vie du Père Dronval, on retiendra d'abord qu'il fut toujours un homme de prière. Les paroissiens de La Rochebeaucourt aiment dire que leur curé entrait à l'église, été comme hiver, chaque matin à 5 h 30, pour en sortir à 7 h 30. Il a puisé dans cette vie de prière la force de rester fidèle tout au long d'une vie où il a été appelé souvent à changer de ministère. On a pu souligner son originalité et contester son caractère qui lui valait quelques inimitiés, mais tous reconnaissent que c’était un homme de foi et de disponibilité. Il vivait aussi dans une grande pauvreté, au point d'en oublier certaines contingences terrestres.

Le Père Dronval a laissé aussi de nombreuses amitiés, partout où il est passé : des Guinéens étaient venus le voir dans sa paroisse du Périgord pour qu'il baptise leur enfant ; il gardait contact avec des Martiniquais vivant à Paris. A ses obsèques, de nombreuses personnes de la paroisse de Saussignac avaient tenu à se déplacer pour lui témoigner leur reconnaissance.

Quand il était à l'aise, en famille, auprès de ses meilleurs amis, le Père Dronval devenait un homme enjoué, plein d'humour et de délicatesse. Ceux qui l'approchaient ainsi arrivaient à soupçonner combien il supportait avec courage certaines souffrances morales et physiques, en particulier durant les derniers mois de sa vie.

Devinant que ses jours étaient comptés, il avait refusé pendant longtemps de se faire hospitaliser, de peur de ne plus pouvoir sortir de l'hôpital. Il se soignait en cachette, au prix de très grandes souffrances, continuant à exercer son ministère, jusqu'au bout.

Transporté d'urgence à Angoulême, il a été opéré trop tard pour qu'on puisse le sauver. Les paroissiens, les confrères du diocèse et de la Congrégation qui sont allés le visiter, ont pu constater une fois de plus la force qu'il trouvait dans la prière et combien il était sensible à la fidélité de ses amis.
François Nicolas

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