Le Père Hyacinthe DUCLOS,
1872-1914


Le P. Duclos, naquit le 5 février 1872, à Baud, dans le diocèse de Vannes. Il fit ses classes de latin et ses humanités au petit séminaire de Ste-Anne d'Auray, et se présenta au baccalauréat-ès-Lettres, dont il subit la première partie seulement des épreuves, car il entra pour la philosophie et la théologie au grand séminaire de Vannes. Déjà à Sainte-Anne d'Auray sa pensée s'était portée vers nos missions. Des vocations se produisirent dont il fut témoin ou dont il entendit parler, et qui insensiblement l'amenèrent, comme il le dit lui-même, de l'estime, à l'amour de notre institut, et au désir d'en faire partie.

Le 3 octobre 1891, il entrait au grand séminaire de Chevilly. Dans sa lettre de demande pour la prise d'habit, après avoir marqué son désir d'être compté parmi les fils du vénérable Libermann, il ajoutait en s'adressant au T. R. Père : "Vous mettrez le comble à vos bontés en me permettant de prendre comme modèle et patron de religion, saint Gildas, abbé d'un monastère de Bretagne, un des saints qui contribuèrent le plus à introduire et à enraciner la foi dans mon pays. C'est à ce double titre de religieux et d'apôtre que je désire le prendre comme patron de religion."

Pendant ses années de probation, on constata chez lui un caractère bon, expansif, un naturel gai, ouvert, impressionnable, ce qui aurait pu faire craindre une certaine légèreté. Il était en réalité très attaché à sa vocation et aux devoirs qu'elle impose. Sa pensée était aux missions, et, qualifié souvent par ses directeurs de "causeur aux portes", c'est qu'il s'oubliait, se croyant sans doute déjà semant la bonne parole à l'entrée des huttes congolaises. Il montra bien ce qu'il y avait de sérieux dans son appel à l'apostolat et dans sa piété, pendant l'année de service militaire qui précéda pour lui son passage au noviciat.

L'épreuve de la caserne, écrivait-il lui-même, loin d'affaiblir en moi la vocation religieuse, sacerdotale et apostolique, n'a fait que m'y affermir davantage. Aussi ce me fut une grande joie de reprendre ma chère soutane et de revenir à Grignon d'Orly. Au milieu de mes peines, une pensée m'avait soutenu, celle de voler bientôt au secours des pauvres noirs d'Afrique.

Le P. Duclos suivit régulièrement la marche des avancements aux ordres et aux engagements religieux. Il recevait la prêtrise le 8 juin 1895 des mains de Mgr de Forges, et le 30 juillet suivant, il émettait sa profession.

Alors lui est donnée son obédience pour le Congo, où il se rend en septembre 1895. L'année suivante, on le voit supérieur intérimaire à Linzolo. Trois ans plus tard il est placé dans la station de Boudianga. Il a étudié la langue et parle le Fiot. Il fait du ministère, ce qui répond bien à son attrait. Entre autres qualités, il est économe, et le voilà promu à l'économat, fonction bien délicate en mission.

Le Père est apprécié de son vicaire apostolique Mgr Carrie. Le prélat le caractérise par ces trois mots : "gai, bon confrère, activité." Ailleurs il ajoutait : "Pour moi je n'ai rien à reprocher au P. Duclos il deviendra j'espère un très bon missionnaire."

Dès l'expiration de ses premiers vœux, il avait demandé à émettre les vœux perpétuels. Il les prononça le 10 juillet 1902 dans la communauté de Chevilly. C'était alors son premier retour en France. Il repart pour sa mission en octobre de la même année. Mais sa santé s'est altérée. Il fait encore deux séjours au Congo : l'un de cinq, l'autre de sept années, et en 1914 nous le trouvons à N.D. de Langonnet, où le consume une phtisie pulmonaire.

Le lundi 12 octobre, écrit le P. Hassler, nous est arrivé le Père Duclos, déjà bien miné par la maladie qui allait l'emporter, après de longues et crucifiantes souffrances, héroïquement supportées.

Le 7 décembre, il remettait son âme à Dieu. Il n'avait pas cessé de l'aimer dans les épreuves de sa pénible maladie, comme dans les courses de sa vie apostolique. Le P. Duclos a été un confrère de cœur et plein de foi.

Il comptait 19 ans et 3 mois de profession, et allait terminer la 42e année de son âge.

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