Le père Bernard DUCROT

Né : 5 septembre 1948 à Paris (XIVe)
Profès : 27 septembre 1968 à Cellule
Prêtre : 21 juin 1975 à Châtenay-Malabry
Décès : 23 octobre 2021 à Luanda
(Angola)

AFFECTATIONS :
ANGOLA : Malanje (1977-1980 : École des catéchistes) ; Huambo (1980-1981 : économe au Séminaire diocésain Cristo Rei) ; Malanje (1981-1986 : Ministère paroissial) ; Huambo (1986-89 : économe au Séminaire Cristo Rei) ; Luanda (1989-1995 : économe provincial) ; Malanje (1995-1998 : École des catéchistes). FRANCE : Clamart (1998-2003 : Supérieur de la communauté des étudiants). ANGOLA : Malanje (2003-2021 : École des catéchistes).

La vie du P. Bernard Ducrot a été entièrement consacrée à la cause missionnaire dans la lignée de ses prédécesseurs venus de France il y a plus de 150 ans ! Alors que l’Angola, dans sa 2e année d’indépendance, connaissait une atmosphère de tension socio-politique au lendemain des événements dramatiques liés à la dissidence et rébellion de Nito Alves (en mai 1977), sachant que le pays avait opté pour la voie marxiste-léniniste qui impliquait une certaine hostilité envers l’Église, Bernard, comme Abraham, n’a pas hésité à quitter sa terre natale et à venir ici comme apôtre missionnaire ; un signe d’amour, de courage et d’une certaine « folie » pour la Croix !
Comme on peut l’imaginer, des difficultés d’ordre divers n’ont pas manqué au cours de ses tournées missionnaires, sur des chemins inhospitaliers, avec des routes en mauvais état ; cela exigeait d’être très attentif et toujours équipé de matériel de secours (houe, machette, hache, câbles, pneus...). Une fois, la voiture a sauté sur une mine antichar, faisant éclater l’un des pneus avant.
Bernard excellait dans l’organisation et la méthode de travail, et même dans sa tenue vestimentaire ! Chaque chose à sa place et en son temps. Dans la vie communautaire, c’était un confrère agréable qui n’aimait pas les conflits. Il avait ses propres convictions et restait difficilement influençable. Au milieu de tant de travail, grâce à son esprit méthodique, il trouvait le temps de lire et d’écrire. De ses contacts avec le peuple, il a notamment laissé, en langue kimbundu, des ouvrages faisant référence : une étude grammaticale ainsi que trois recueils de contes, énigmes et proverbes. Grand amoureux de l’Écriture Sainte, Bernard a cherché à en faciliter l’accès au peuple qui lui était confié ; nous lui devons aussi deux ouvrages bibliques et pastoraux. Que son exemple stimule les nouvelles générations !
Apprenant le décès de Bernard, James Flynn, confrère de la province de Grande-Bretagne arrivé en même temps que lui en Angola en septembre 1977, écrit : « Bernard, merci pour ta franchise – pas toujours facile à avaler ! – Tu ne cherchais jamais à plaire. Tu n’avais pas un amour sentimental, mais une charité bien pratique et efficace. Ta porte était toujours ouverte – comme celle de tes parents à Châtenay. Tu t’impatientais, parfois, par des interruptions constantes quand nous venions te demander quelque chose, mais tu donnais toujours une réponse, une aide. Tu étais doué pour beaucoup de choses... par exemple, la mécanique : tu sortais d’en dessous de la voiture qui était sur la fosse, aussi propre que quand tu t’y étais mis… Moi, je sortais couvert d’huile… à ta recherche. Merci pour m’avoir ouvert à la poésie de Péguy – encore une grande richesse pour moi. […] Merci pour ton zèle et dévouement pendant quarante-quatre ans au peuple angolais. »
D’après le P. João FRANCISCO (Angola) et le P. James FLYNN
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