Le Père Gérard DUJARDIN
décédé le 15 novembre 1997, à Paris, âgé de 72 ans
inhumé à Chevilly, le 19 novembre


Né 21.01.25, Tourcoing (59). Profès : 05.10.43, Piré. Prêtre : 06.03.49, Chevilly
AFFECTATIONS : France: Montana (48-51); Grasse (51-53); Lille f53-55) Sénégal : Dakar (55-75) Allemagne, Aumônier militaire : Rastatt, Offenbourg (75-89); Fribourg (89-91). France : aumônier, St-Mandé, hôpital Bégin (91-96) ; Paris, hôpital des Invalides (96-97)

Gérard Dujardin est né dans une famille nombreuse du Nord ; souligner profondément chrétienne n'est pas une simple façon de dire. Son père, médecin du « Train bleu » de Lourdes, ses deux frères aînés, eux-mêmes médecins, ont exercé leur métier comme un apostolat. Son oncle et parrain, Père Gérard Dujardin senior,fut missionnaire spiritain à La Réunion, curé et maire d'Entre-Deux. Antoine Jacquart, que nous avons perdu en 1996 (P&M 230) était son cousin germain. Gérard fit au scolasticat un parcours rapide, interrompu par la maladie, à une époque où les antibiotiques n'avaient pas encore détrôné le pneumothorax et la horacoplastie. Années souventdouloureuses et d'inactivité forcée.

Cependant, s'ouvrirent vingt ans de séjour au Sénégal. Autant que ses antécédents de malade, le milieu médical où évoluait sa famille a dû lui suggérer et sans doute l'aider puissamment à la création d'un « Centre social dispensaire », qui lui valut l'équivalent sénégalais de la Légion d'honneur. Il fut, au « Souvenir africain », le vicaire de celui qui devait rapidement devenir le cardinal Thiandoum. Par la suite il fut curé au Sacré-Coeur, la paroisse « du Plateau », la vieille paroisse datant de Mgr Kobès.

Rappelé en France en 1975, après quelques péripéties il reçoit une affectation à l'Aumônerie militaire. Il ne quittera plus cette orientation, sinon pour passer des troupes stationnées en Allemagne aux hôpitaux militaires en France.

Il célèbre des cérémonies officielles, telles la St Eloi ou la Ste-Barbe, où l'église est pleine d'hommes qui retrouvent le chemin de l'église plus ou moins contraints, car « les traditions survivent à la déchristianisation ». Il s'adonne à un travail presque paroissial auprès des familles de ses hommes : il fait allusion à une confirmation de trente-quatre enfants, dont l'enthousiasme vocal couvrit les effets de la chorale « officielle » et provoqua sa rancœur. Tenaillé par le beau souci de « nourrir son peuple », l'aumônier en son Foyer est souvent trop tranquille, car « on n'en a besoin que lorsque rien ne va plus. ».

« Le Père Dujardin est un homme de relations. Il sait les créer et aime ce travail. Son sens « de l'accueil est remarquable et son aumônerie est souvent le centre de rencontres très «familiales. C'est un grand sensible, qui ne saurait se passer d'une communauté qu'il veut chaleureuse et qui le porte. Le cœur a souvent plus de place dans son action que la raison, mais en fonction de sa personnalité , est-ce un mal, puisque cela porte du fruit ?

Il a des antennes très particulières pour les marginaux et ceux qui souffrent. Il a très bien réussi, - malgré ses difficultés personnelles à maintenir une institution... »

Une opération de pontage, banale en soi, a nécessité un sommeil artificiel, qui s'est prolongé pendant des semaines, jusqu'à l'éveil dans le séjour des bienheureux.
Avec le concours du P. Jean FERRON

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