Le bien ne fait pas de bruit. Voilà une maxime qui peut s'appliquer à chacune
des étapes de la vie du Père Alain Durand. Il est né dans une famille de
cultivateurs à Bouvron, près de Nantes. Ses parents sont profondément croyants
et pratiquants. Plusieurs de leurs huit enfants s'orientent vers la vie
religieuse. A 12 ans, le petit Alain se montre déjà bien déterminé. A la fin de
la guerre, pour rejoindre son collège, il marche de Bouvron à Langonnet en
suivant le canal de Nantes à Brest. Après la formation reçue à Saint-Ilan,
Cellule, Mortain, il accomplit son service militaire en Algérie, en qualité
d'infirmier.
Son engagement missionnaire, il le vivra au Sénégal, puis en
France métropolitaine et à la Réunion. Partout où il est passé, ses paroissiens
et tous ceux qui l'ont rencontré ont été impressionnés par la qualité de son
accueil, de son écoute, de son attention aux personnes et de sa simplicité.
C'était un pasteur agissant au milieu de son troupeau. En Casamance, les aides
financières qu'il recevait étaient partagées avec les mis-sions voisines. Les
fidèles de la Réunion se souviennent bien de lui :
"Son passage restera
toujours gravé dans la mémoire de tous les fidèles qui l'ont connu. C'était un
homme très actif, très pédagogue avec les jeunes. Il était disponible, toujours
souriant, même quand la fatigue le submergeait." Ou encore :
"Le P. Alain
Durand m'a beaucoup aidée. Il m'a surtout appris à accepter mes épreuves" . "Ma
rencontre avec le Père Alain a été un tournant de ma vie où tout a basculé ;
grâce à quoi, je finis ma vie dans la foi et la paix". De 1997 à 2003,
à la Réunion, il a su se faire apprécier comme "Supérieur de District",
ministère qu'il a exercé comme un service, toujours à l'écoute de ses frères
pour les aider à affronter les difficultés et travailler à la cohésion du
groupe.
Ses confrères d'Allex se souviennent de celui qui a partagé 9
années de leur vie :
"C'était un bosseur. A 75 ans, il assurait le ministère
dans la paroisse Saint-Paul-du-Rhône. Il accomplissait un travail quotidien à la
Revue Saint-Joseph pour enregistrer les abonnements et répondre au courrier. Dès
les premiers mois, il entreprit la restauration des statues dans le parc
(nettoyage, peinture). Et puis, il a eu son AVC en 2008 qui lui a paralysé le
bras et la main gauches et l'a laissé très handicapé. Il a vécu cette épreuve
avec une grande foi, sans amertume, rendant encore service au-tant qu'il le
pouvait, avec cette gentillesse qui le caractérisait." (P. Bernard
Boulanger)
Au cours des trois dernières années de sa vie passées à
Langonnet, nous avons été surpris de voir toutes les visites qu'il recevait :
des amis de la région parisienne, de la Sologne, de la Provence ou de la
Réunion. "Merci" a été son dernier mot !
Lui qui a été un homme de
relations, qu'il soit admis dans la communauté des Saints !
Victor Cousseau