Le Père Adolphe DURDOS, 1863-1899

Né à Oursbelille, le 15 avril 1863, l'enfant fut baptisé le lendemain par son oncle l'abbé Auguste Durdos. D'une famille nombreuse et profondément chrétienne, il suivit les études primaires, puis passa quelques années à l'école normale de Tarbes, qu'il quitta en 1882 pour entrer au petit séminaire de Saint-Pé. Donnant toute satisfaction, il fut admis au grand séminaire du diocèse. Un ancien élève de SaintPé, Mgr de Courmont, vicaire apostolique du Zanguebar, lors d'une conférence suscita en lui le désir de se consacrer aux missions lointaines. Après quelques années d'attente et de réflexion pour convaincre sa famille de ne pas s'opposer à sa vocation, il profita du passage du Père Davezac, originaire du même diocèse, pour rédiger sa demande d'admission dans la Congrégation du Saint-Esprit. Il était alors sous-diacre et dans sa vingt cinquieme année.

Admis au noviciat d'Orly en septembre 1887, ordonné prêtre le 18 juin 1888, il prononça ses vœux le 26 août et s'embarqua le 5 décembre pour la mission de la Sénégambie. Son évêque Mgr Barthet l'affecta à Saint-Louis du Sénégal comme vicaire à la paroisse et professeur au collège des Frères de Ploermel et à celui des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny.

Désireux de porter la première évangélisation dans les secteurs de brousse, l'occasion lui en fut donnée trois ans après, à Ndianda et à Gorée, pour y remplacer des confrères malades. En mai 1892, il fut affecté à Ngasobil, comme économe et directeur du séminaire. Son évêque sut reconnaître que le Père Durdos remplissait ses fonctions avec autant d'habileté que de dévouement.

En août 1895, un congé en France lui permit de se refaire dans le milieu familial. Il reprit même son ancien manuel de l'école non-nale et passa l'examen du brevet des instituteurs, ajoutant ce diplôme à celui de bachelier pour mieux se préparer aux différents services de la mission.

En 1896, il reprit ses fonctions à Ngasobil, et c'est à lui que l'évêque recourait quand il avait besoin d'un secrétaire ou d'un remplaçant pour les confrères malades. L'évêque écrivit à son sujet: "Le Père Durdos fut toujours l'homme de bonne volonté, le missionnaire "paratus ad omnia" qui sut se faire aimer, estimer et regretter partout où il fut employé, ne fut-ce que pendant quelques semaines. Il savait surtout se faire apprécier de la jeunesse qu'il dominait par sa fermeté autant qu'il la captivait par ses manières empreintes d'une grande délicatesse et d'une douce amabilité."

En décembre 1898, Mgr Barthet lui demanda de se rendre en Casamance auprès d'un abbé Sébastien qui s'y trouvait seul. En attendant le bateau qui devait le transporter à Ziguinchor, il alla visiter ses confrères des stations environnantes : Joal, Fadiouth et. Ndianda. C'est en s'y rendant qu'il sentit les premières atteintes du mal qui devait l'emporter. Il fut obligé de s'arrêter en route et de se coucher sous un arbre. Quand la douleur fut un peu calmée, il se traîna jusqu'à Ndianda où le Père Lacombe le fit reconduire en voiture à Ngasobil et de là à Dakar Le 19 juin 1899 il s'embarquait pour la France.

Arrivé à Bordeaux, il demanda à se rendre au pays natal, mais voyant son état s'aggraver, il s'arracha à la tendresse de ses parents pour gagner la Maison Mère àParis. Le médecin ayant diagnostiqué un abcès du foie, il fut admis à l'hôpital. Le médecin et le chirurgien de l'établissement n'estimèrent pas l'opération opportune. Transporté à Chevilly, c'est au séminaire qu'il reçut le sacrement des malades et rendit son âme à Dieu le 4 octobre 1899. La semaine suivante en l'église Saint-Jean de Tarbes un service solennel était célébré où le curé doyen, l'abbé Duffau, glorifiait la trop courte carrière de ce zélé missionnaire.

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