Le Père Marc DUVAL,
1903-1987


Le Père Marc Duval est né le 17 juillet 1903 au Mans. Très jeune, il rêvait d'être missionnaire ; c'est pour cela qu'à 20 ans, le 17 septembre 1923, il fait sa profession religieuse dans la congrégation du Saint-Esprit. Ordonné prêtre à Rome en 1929, il demeure au service du Séminaire français qui est confié aux Spiritains. Après Rome, ce n'est pas en Afrique, mais à Paris qu'il est appelé à participer aux services généraux de la congrégation, tout en donnant le meilleur de son cœur aux jeunes du Lycée Henri IV.

Au lendemain de la guerre, à laquelle il participe comme pilote de chasse (il reçut la Légion d'honneur), il ne part toujours pas en Afrique. En 1942, il est nommé par l'archevêque de Paris et par ses supérieurs : Directeur Général des Orphelins Apprentis d'Auteuil. Sous la direction dynamique de son prédécesseur, le Père Brottier, cette Œuvre avait connu un élan nouveau et un grand rayonnement. Voici donc, à son tour, le Père Duval responsable de l'Œuvre d'Auteuil. Il le restera jusqu'en 1962.

Pendant ces vingt années, il déploie une activité considérable, manifestant des dons d'initiative, de décision, de gouvernement. A son arrivée, six maisons étaient rattachées à Auteuil ; à son départ, on en comptait vingt-deux réparties à travers toute la France, jusqu'en Martinique et à la Réunion. Il avait éveillé de nombreuses vocations d'éducateurs, de prêtres et de religieuses (fondation des Petites Servantes de Sainte Thérèse de L'Enfant Jésus), tous engagés au service et dans l'esprit des Orphelins Apprentis d'Auteuil. Sous son impulsion l'Œuvre devenait une communauté d'Église structurée, capable d'accomplir pleinement sa vocation d'amour à l'égard des plus démunis. Frappé par l'influence spirituelle profonde du Père Brottier, il avait introduit à Rome la cause de sa béatification.

Cette activité tous azimuts usa ses forces. En 1962 il est contraint au repos, puis à une convalescence prolongée. C'est ce qui le conduisit à résider rue Boissière, où il rend quelques services à la paroisse. En 1966 il est heureux de recevoir, sur sa demande, un ministère officiel à Saint-Honoré d'Eylau. Ce n'était toujours pas l'Afrique ! Ce fut pendant 23 ans l'humble travail d'un prêtre de paroisse proche des habitants du quartier, attentif à tous.

A 80 ans, il était toujours au travail. Il eut, en ces dernières années, trois grandes joies : celle d'assister à Rome à la béatification du Père Daniel Brottier, celle de débarquer enfin sur la terre d'Afrique pour fêter le nouveau Bienheureux dans la cathédrale de Dakar construite par lui ; celle en septembre dernier, d'accompagner à Lisieux le pèlerinage des Orphelins d'Auteuil auprès de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, leur protectrice.

La maladie, en quelques mois, le conduisit, faible et démuni, à être totalement livré à Dieu. Le 28 novembre 1987, dernier jour de l'année liturgique, au petit matin, le Seigneur le rappela à lui.

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