Le Père François EBENDINGER
décédé subitement à Paris le lundi 3 juillet 2000, âgé de 71 ans
Né : 10.04.29, à Colmar (68). Profès : 09.10.49, à Cellule. Prêtre :02.10.55, à Chevilly

AFFECTATIONS :
CONGO (Pointe-Noire) : Mouyondzi (56-70); Dolisie (70-76),- Loutete (76-81), Madingou (81-84),­ Dolisie (84-90).
FRANCE : Neufgrange, supérieur (90-96). CONGO (Pointe-Noire) : Caritas (96-00)


François EBENDINGER est né au diocèse de Strasbourg. Après des études primaires en Alsace et le cycle secondaire à Allex, il a suivi le cours normal de la formation spiritaine : noviciat à Cellule, philosophie à Mortain, théologie à Chevilly.

Son oncle, le père Georges Ebendinger, spiritain, était arrivé comme missionnaire au Congo quelques mois après la naissance de François ; une de ses tantes était devenue spiritaine : tout naturellement François demanda à partir dans ce pays.

Arrivé à Pointe-Noire en octobre 1956, il fut tout de suite affecté à Mouyondzi où il va vivre jusqu'en 1970. Mouyondzi : belle mission, pépinière aussi de vocations sacerdotales et religieuses qu'il va voir naître et qu'il accompagne. De 1970 à 1976, il prend la responsabilité de la paroisse Saint-Paul de Dolisie : paroisse fort étendue, mais aussi lieu d'accueil de tous les missionnaires des différentes missions de l'intérieur du diocèse ; c'est là qu'on vient résider pour faire le ravitaillement, parfois de très loin, pour se reposer aussi un peu, pour rencontrer d'autres confrères isolés dans leur mission. François excellait dans ce ministère d'accueil fraternel où il faut allier dévouement, oubli de soi, humour, patience et compréhension. Son caractère joyeux permettait à ses hôtes de passer quelques bonnes heures dans cette maison et de repartir avec courage vers les difficultés quotidiennes.
Après 34 ans de vie africaine, il accepte de rester en France pour prendre la responsabilité de la communauté de Neufgrange, en Lorraine. En 1996, au terme de soli mandat, il demande à repartir. Il se trouve à Sibiti au moment où la guerre civile qu'a connue le Congo le contraint à fuir à travers la forêt équatoriale, avec trois religieuses et un grand séminariste, jusqu'au Gabon. Ce fut une très dure épreuve, qui va le marquer profondément, tant au physique qu'au moral... Et pourtant, à peine reposé, en 1998, il repart, cette fois-ci pour Pointe-Noire où il prend en charge la répartition de « l'aide humanitaire » que la Caritas essaie de faire parvenir aux réfugiés de l'intérieur, dans toutes ces paroisses où il avait travaillé et qui sont détruites et pillées par la guerre.

Il y a quelques mois, il nous revient fatigué, miné dans sa santé. Commence alors un pénible parcours d'examens médicaux, de séjours en hôpitaux, dans un lent et inexorable affaiblissement : le terme imprévu eut lieu subitement pendant des soins.

Rien de bien extraordinaire dans cette vie, somme toute semblable à celle de tant d'autres spiritains. François a été le missionnaire des régions rurales, celles des longues tournées où l'on visite et encourage catéchumènes et chrétiens. Il a été aussi l'homme de l'accueîl et du service de ses confrères. Tout le monde l'aimait tel qu'il était et on recevait de lui l'exemple de la foi et de la charité qu'il a toujours mises dans son action missionnaire.
Guy Pannier