Le Père Charles ENGEL,
décédé à Brazzaville, le 13 mars 1957,
à l'âge de 54 ans.
Charles Engel est né à Cologne, le 25 septembre 1902, mais son père était originaire de Mulhouse et y avait son domicile habituel. Après le décès de ses parents, il fut admis à l'orphelinat Saint-Joseph de Mulhouse-Dornach où il passa trois ans.

Entré à l'école apostolique de Saverne en 1916, il passa en 1918 à Knechtsteden, pour un an, et revint à Saverne le 7 février 1919, pour y suivre les classes de seconde et de première.

Il fit profession dans la congrégation du Saint-Esprit le 8 septembre 1922. Entre ses études de philosophie et celles de théologie, il accomplit son service militaire, en partie à l'infirmerie-ambulance de Kénitra, pendant la campagne du Rif (1925-1926). Il poursuivit ensuite ses études de théologie à Rome, où il fut ordonné prêtre le 29 juillet 1928.

À la consécration à l'apostolat du 24 juin 1929, il fut nommé répétiteur au Séminaire français de Rome. De 1932 à 1947, il exerça les fonctions de professeur de philosophie, de théologie ou de morale, à Mortain, Langonnet, Cellule et Chevilly. Entre temps, à deux reprises, il fut confesseur au noviciat, à Recoubeau et Cellule. De 1947 à 1951, il fut directeur du séminaire du Saint-Esprit à Paris, rue Lhomond.

Le 24 octobre 1951, il prit l'avion pour Brazzaville. Le P. Engel vit enfin se réaliser son rêve de toujours. Je le rencontrai à la maison mère après sa nomination, il était enthousiaste. A ceux qui lui disaient qu'il ne supporterait jamais le climat et qu'on le reverrait à Paris avant trois semaines, il se contentait de répondre par son sourire toujours un peu mystérieux.

Dans sa charge de directeur spirituel au séminaire Libermann, le P. Engel était totalement à la disposition de ses pénitents ou dirigés. On savait qu'on ne le dérangeait jamais et parfois on en abusait. Très strict pour lui-même, il était homme de conseil. Sa bonté n'était pas naïveté et si parfois on avait l'impression qu'il s'était fait rouler, ce n'était qu'à moitié vrai.

Il assurait au séminaire les cours de philosophie et sa manière d'enseigner était vivante, animée. Le P. Engel n'était pas, au point de vue intellectuel, un esprit supérieur, mais il avait le talent de présenter les problèmes avec clarté et conviction, soucieux de faire saisir par tous les questions enseignées.

On le mit souvent à contribution pour prêcher des retraites aux religieuses et les retraites sacerdotales annuelles. Presque chaque année ses vacances se passaient à remplir ce ministère : en 1952, à Brazzaville et Fort-Rousset ; en 1954, à Pointe-Noire ; en 1955, à Bangui et au Gabon.

Le dimanche matin il assurait le service religieux à la “Cité du Djoué”, construite pour loger les Européens et les Africains qui travaillèrent, pendant quatre ans, à la construction d'un barrage. Il y faisait aussi le catéchisme.

Fin janvier 1956, il était de retour de cinq mois de congé en France. L'adaptation lui fut très dure : il souffrait de crises de toux. Le soir du 13 mars 1957, il fut prit d'un malaise pendant l'office du soir ; transporté à l'hôpital, on ne put qu'y constater son décès. -
Noël Faure - BPF, n° 101.

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