Pierre est né à Arzano (Finistère sud) dans une famille d'agriculteurs, très attachée à cette terre du pays de Quimperlé. Il est l'aîné de 7 enfants. Ses études suivirent le cycle ordinaire, le secondaire à l'Ecole apostolique de l'Abbaye de Langonnet avec un attrait pour la Mission, à l'exemple d'un oncle spiritain, Jean-Marie, missionnaire au Sénégal, dont il écrivit la biographie. Un autre oncle, Frère Optat, fut responsable de la ferme de l'Abbaye pendant de longues années. Dans sa famille, il y eut encore 4 religieuses de St Joseph-de Cluny.
Le 8 septembre 1947 Pierre prononça ses vœux à Paris en la chapelle de la Maison-Mère. Études de philosophie à Mortain, puis de théologie à Chevilly. C'est là qu'il est ordonné prêtre le 5 octobre 1952.
La première affectation de Pierre fut la Guinée-Conakry, où il arriva le 17 octobre 1953. Dès le début de son ministère, il s'aperçut que l'apprentissage des langues lui était difficile. Revenu en ville à Conakry, la pastorale lui fut plus facile. En 65, on lui confia le service des Œuvres de Jeunesse dans les quartiers de St-Michel, St-Joseph, St Pierre et St-Paul.
Survient alors l'épreuve qui frappa la Mission en Guinée: le 31 mai 1967, le président Sékou Touré fait expulser tous les missionnaires. Avec ses confrères spiritains, Pierre doit revenir en France. Durant près de trois ans, il put rendre quelques services à la rue Lhomond. Il reçut ensuite une affectation pour la République Centrafricaine, mais ne put jamais rejoindre ce pays à cause d'opérations subies à la colonne vertébrale.
L'année 71-72 fut pour Pierre une année de recyclage à de l'Institut Catholique de Paris. En août 1972, il est nommé responsable de la communauté de Maulévrier en Maine-et Loire jusqu'en août 1975.
Enfin, il lui fut donné de revoir l'Afrique, cette fois en Mauritanie, à Nouadhibou. Plus tard il viendra à Pikine au Sénégal, pour faire des recherches sur la catéchèse au SPEM. Autant d'expériences que Pierre a consignées dans son journal personnel.
C'est avec le même soin que, lors de son séjour à la maison d'Allex, il rédige la mémoire commune en l'illustrant parfois d'une pointe ironique. Arrivé en novembre 1996, il eut le courage de gérer pendant onze ans le secrétariat de la Revue Saint-Joseph en se pliant aux exigences de l'informatique… à 69 ans. Il remettait à chaque correspondant le courrier auquel il devait répondre avec toute annotation utile: l'à-peu-près était impensable. Il préparait aussi avec beaucoup de soin les chants pour les messes célébrées au sanctuaire.
On connaissait moins l'intérêt de Pierre pour le dessin ou la peinture, plus spécialement le portrait, réalisé au pastel avec grande finesse. Il a fait la joie de quelques familles qui lui confiaient des photos de leurs enfants, et pour lui ce fut un regard lumineux sur la vie.
Qu'il entre dans le repos promis à ceux qui ont œuvré selon le cœur de Dieu!