Père Louis EVANNO
Décédé à Plouray (56) le 30 septembre 2001, âgé de 81 ans.
Né : 18/11/20 à Bubry (56). Profès : 29/09/40 à Piré. Prêtre :05/04/47, Chevilly
AFFECTATIONS :
CENTRAFRIQUE : Sibut (48-55) - Dekoa (55-57) - Boda (57-66) - Bambari (66-68) - Ippy (68-76) - Bangui (76-86).
FRANCE : Recyclage (86-87).
CENTRAFRIQUE : Maison St Charles (87-91) - Mobaye (91-95).
FRANCE : Plouray (95-2001)


Après ses études primaires, Louis va à Allex où il restera de 1933 à 1939. Réfractaire au STO, il rejoint la Bretagne et se met au service des enfants de Ploemeur. A la fin de la guerre, il termine sa théologie à Chevilly d’où il reçoit son affectation pour l’Oubangui Chari. Tant à Sibut d’où il fonde la mission de Dekoa, qu’à Boda, Louis parcourt les villages avec régularité et fonde de nombreuses écoles sur lesquelles les missionnaires s’appuient pour une ouverture des jeunes au monde contemporain et l'évangélisation des zones rurales. Après Vatican II, Louis sera un précieux artisan du renouveau de la catéchèse dans la région de Bambari. C’est à cette époque qu’il traduit une partie de la Bible en sango, langue dont il maîtrisait toutes les subtilités. Après son recyclage en France, il restera à Bangui à la maison spiritaine. Mobaye sera sa dernière affectation en Centrafrique avant son retour en France, à la paroisse de Plouray dans sa Bretagne natale.

Fin connaisseur de la nature autant que des hommes, il sut faire fructifier ses nombreux talents, tant à la chasse qu’à la cuisine, avec les catéchistes en formation que dans les petites communautés chrétiennes . L’homme que j’ai connu à partir de 1974 avait des aspects rudes. Se référant souvent à sa longue expérience, il n’était pas homme à s’en laisser conter ! Ses jugements à l’emporte-pièce sur les évènements autant que sur les personnes dépassaient, me semble-t-il, sa pensée profonde et donnaient une fausse image de son attachement à ceux pour lesquels il a usé sa vie. Louis avait ses relations ; son cercle d’amis l’appréciait beaucoup. Il laissait alors apparaître celui qu’il était vraiment, un homme de foi, un passionné de Dieu et de Jésus Christ, attaché à l’Eglise locale, un religieux parfois tatillon, et un fin connaisseur des cultures locales et de leurs traditions qu’il savait monnayer dans ses homélies, les cours de formation aux catéchistes et les conversations à bâton rompu.

Ceux à qui il a porté la Bonne Nouvelle en Centrafrique avaient assez de psychologie et de bon sens pour découvrir sous la rudesse de la coque, la richesse du cœur du messager venu leur partager sa passion de Jésus Christ. Ce sont eux qui lui ont ouvert les trésors de la sagesse de leurs ancêtres : il sut en exploiter les finesses et les nuances pour les mettre au service de l’Evangile. Ce fut sa joie !
Gabriel MYOTTE DUQUET