Le Père Jean-Marie FAOU,
1894-1964


Né dans le petit village de Tréogat le 14 mars 1894, Jean-Marie Faou fit ses études dans les maisons de la congrégation : de Langonnet, il alla à Suse en Italie, puis à Gentinnes en Belgique.

Il savait désormais écrire comme il parlait, avec simplicité, finesse, et parfois petite impertinence. C'est ainsi qu'il présente sa demande d'entrer au noviciat - " Vous me demanderez peut-être, si je ne crains pas le noviciat ? Eh bien ! je ne voudrais pas mentir en répondant négativement, mais toutefois ma crainte est surpassée par une très grande confiance. Au noviciat, je me fortifierai dans les très rares vertus que j'ai pu acquérir jusqu'ici, et surtout je compte y acquérir une partie de celles qui me manquent encore. Je dis seulement une "partie" car je sais que les vertus ne s'acquièrent pas d'un jour à l'autre. Notre Vénérable Père, dont je veux être le fils, ne m'oubliera pas non plus. Enfin j'espère que la Sainte Vierge, à qui la Congrégation est consacrée, voudra bien bénir mes petits efforts et qu'ainsi tout sera pour le mieux...

Il sera ainsi toute sa vie : acceptant les événements, sans les prendre au tragique, gardant son sourire, et tâchant de faire pour le mieux, à sa mesure. Profès à Louvain le 6 août 1917, prêtre à Chevilly le 30 octobre 1921, il rejoignit son poste missionnaire de Guinée en 1922. A Conakry, Mgr Lerouge l'affecta à la bonne et vieille mission de Boffa. Reçu par le Père Jean-Louis Caradec qui la dirigeait depuis 1905, il était à bonne école. Il apprit sur le tas la langue locale, vivant avec les gens dans leurs villages, respectueux de leurs coutumes, s'adaptant à leur vie, à leur plat de riz quotidien et au vin de leurs palmiers. Il rayonna dans toute la région côtière, à pied ou en pirogue, avec zèle et plaisir, car il avait bonne santé.

En 1939, le P. Caradec prit son congé et fut remplacé par le Père Balez, qui était en même temps supérieur principal du district de Guinée. En 1941, le P. Faou fut envoyé à Kindia comme collaborateur du P. Rezé dont la préoccupation principale était de construire, et qui, par conséquent, fréquentait surtout ceux qui pouvaient l'aider, les gens de l'administration, les commerçants et les planteurs européens. Le P. Faou fut bientôt placé dans une annexe, à Garéakory, pour s'occuper des chrétiens du secteur de brousse. Après deux ans de cette vie solitaire, le P. Faou demanda et obtint de rentrer en France en 1945. Il totalisait déjà 23 ans de bon travail.

Deux ans employé à la maison mère à Paris, puis deux ans de ministère en Algérie, et cinq ans en Belgique. La maladie s'était greffée sur la fatigue. Il passa les dernières années à Langonnet, où il est décédé, le 29 août 1964, âgé de 70 ans.

Page précédente