Le Père Firmin FLEURY,
décédé à Grasse, le 6 juin 1978,
à l'âge de 78 ans.
Firmin Fleury naquit le 30 mars 1900, à Lizolle (diocèse de Moulins). Il fit ses études secondaires à Moulins, puis sa philosophie et sa théologie au grand séminaire de cette ville. Ordonné prêtre le 29 juin 1926, il fut nommé professeur au collège où il avait fait ses études. Au cours de cette année, l'appel missionnaire se fit plus clair et plus pressant : au mois de septembre 1927, l'abbé Fleury entra au noviciat d'Orly. Le 24 septembre 1928, il fit profession dans la congrégation du Saint-Esprit. Il est alors affecté au vicariat apostolique de Brazzaville.
C'est à la mission de Kindamba qu'il fit ses premières armes, de 1928 à 1931, puis il passa à Linzolo, jusqu'en 1935. Son dernier poste en brousse fut Kibouendé, où il travailla trois ans. En 1938, il prit un congé d'un an : en ce temps-là, les missionnaires de Brazzaville ne rentraient en France que tous les dix ans.
Le P. Fleury fut un bon missionnaire, mais sa santé peu brillante lui joua de vilains tours et ralentit ses efforts. Il n'était pas fait pour la brousse. Ses supérieurs le comprirent et, à son retour de congé, le nommèrent procureur du vicariat. Il devait le rester dix-sept ans. Certes, il ne procura guère ; le P. Fleury n'aimait pas beaucoup s'éloigner de son bureau, encore moins courir les magasins de la ville, mais il fut un merveilleux comptable, méticuleux et soigneux. Chaque missionnaire savait que ses comptes-procure étaient exacts et parfaitement tenus à jour.
Mais sa santé restait déficiente, sans qu'on sache au juste ce dont il souffrait. Il dut rentrer définitivement en France en 1957. De 1957 à 1967, le P. Fleury fut aumônier à Chevreuse, dans les Yvelines et à Puget-sur-Argens, dans le Var, avec, de temps en temps des séjours en hôpital.
En 1967, il se retira à Grasse, où il vécut les dix dernières années de sa vie, donnant l'exemple de la piété et de la régularité. De plus, il était toujours prêt à entendre les confessions des gens de l'extérieur.
Certes, il était casanier, mais, tant que sa santé le lui permit, il remplit les ministères et les remplacements qu'on lui demandait. Finalement il dut s'arrêter : au cours des années son état de santé s'aggravait, bien que sa mine resta assez bonne et qu'il ne se plaignit jamais. Ce n'est que dans les derniers mois qu'on sut qu'un cancer des poumons le minait.
Dès la fin de novembre 1977, le P. Fleury ne quitta plus sa chambre. Les médicaments et les soins le soulagèrent, mais rie ne pouvait enrayer les progrès du mal. Au mois de mars, il fallut l'opérer d'une hernie étranglée, opération qui réussit parfaitement. Mais le cancer progressait, nécessitant son transport à l'hôpital, où il mourut dans la soirée du 6 juin 1978. -
Abel Boizieau - PM, n° 48.