Le Frère Marie-Augustin FORGET,
1854-1911.


Né le 30 septembre 1854 à Tremblay dans la famille de Jean Forget et de Thérèse Brault, le Frère Augustin travailla à la ferme de ses parents après ses études primaires. Il accomplit une année de service militaire au 70e de ligne à Vitré en 1876-77.

Son désir de vie religieuse le conduisit à la Trappe de Scourmont en Belgique le 14 janvier 1890, mais sa santé l'obligea à en sortir le 14 septembre 1892. C'est alors qu'il se présenta à Chevilly à la congrégation du Saint-Esprit. Postulant le 16 septembre 1992, novice le 3 février 1994, il devenait profès le 8 septembre 1896. Il avait 42 ans ; sa santé seule avait motivé la prolongation de ses stages. Il demanda cependant à partir en mission. Il fut envoyé au Sénégal et employé à Thiès et à Poponguine. Mais au bout d'un an, malade, il dut revenir en France.

Il fut alors employé en diverses communautés : Mesnières, Merville, Beauvais, Paris et Chevilly ; toujours pour des travaux accordés à ses possibilités : au réfectoire, à la cave ou au jardin.

Par contre, à partir de 1904, à Gentinnes en Belgique, le Père Sundhauser, supérieur de la communauté, était plein d'admiration devant l'activité du Frère Marie-Augustin " A l'âge de près de 60 ans, écrit-il, il travaillait comme s'il avait encore les vigueurs de la jeunesse et, quand il entendait quelque plainte sur la dureté de la vie, il manifestait son étonnement par un sourire un peu énigmatique et presque imperceptible, mais qui sans doute voulait dire qu'il ne comprenait pas. Jamais il n'a été nécessaire de lui indiquer le travail ; il faisait de lui-même, chaque jour, la revue de ses fonctions et mettait en première ligne la plus pénible et la plus urgente. Je ne l'ai jamais trouvé oisif. La conception qu'il se faisait de la perfection religieuse ne lui permettait même pas les repos que semblaient légitimer les circonstances. "Une vie courte mais bien remplie de sacrifices", telle était sa devise.

Le jour de sa mort, rien, absolu-ment rien ne laissait présager ce triste événement. Il a passé la matinée au travail comme d'habitude. Pendant le repas de midi, il a été comme d'ordinaire calme, souriant et aimable pour tous. Dans l'après?midi, un scolastique l'a trouvé étendu près d'un mur, ne donnant plus aucun signe de vie. Personne ne l'avait vu tomber. Il a été foudroyé par une embolie au cerveau, le 21 novembre 1911." Il avait 57 ans d'âge, dont 19 de vie de communauté spiritaine et 15 ans de profession.

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