Le Père Paul FOURMONT,
décédé à Chevilly, le 30 juin 1977, à l’âge de 78 ans.


Né le 8 août 1899 a Gorron (Mayenne), Paul Fourmont fait profession le 8 septembre 1925, à Orly. Il est ordonné prêtre le 28 octobre 1926 et part pour le Congo à l'automne 1927.

Parvenu à Brazzaville, il est envoyé à Boundji, sur l’Alima, où il passe les trois premières années de sa vie missionnaire. Il fonde ensuite la mission de Makoua, sur l’équateur, et son séjour y est de seize ans.

« Makoua, mission fondée par le P. Fourmont, venu de Boundji, en 1929. Peu après, il aura comme collaborateur le P. Verhille, futur évêque du diocèse de Fort-Rousset. Très éprouvée par des ouragans et des incendies, la jeune mission s'implante dans le pays de Makoua, mais bientôt le plus important noyau de catéchumènes de chrétiens se sera fixé à l'ouest, vers le Gabon.

« Le P. Fourmont, le plus souvent seul, sans religieuses, jette les bases solides pour constituer des familles chrétiennes. Les enfants de ces familles et tous les adultes avides d'instruction, seront recueillis à l'école. Les moniteurs étaient les catéchistes de ce petit monde ; le père était pris par le catéchuménat et l'œuvre ses fiancées. Le P. Fourmont connaissait parfaitement la langue ; il avait rédigé un catéchisme en langue makoua. Il connaissait bien aussi la mentalité de son monde. Sous des dehors rudes, il était la bonté même et les Africains le savaient.

Briquetier éminent, il a réalisé les belles constructions de la mission de Makoua. En 1946, Mgr Biéchy l'affecte à Brazzaville et sa compétence de briquetier le désigne pour activer la production de briques pour l'église Sainte-Anne. » (témoignage du P. Jean-Baptiste Schœffel)

De 1947 à 1967, il passe treize ans à la mission Sainte-Anne et sept ans comme curé de la Cathédrale. Il est aussi, pendant dix ans (1950-1960), supérieur principal du district spiritain (l'ensemble des communautés spiritaines du diocèse) de Brazzaville.

Travailleur infatigable, missionnaire ardent, le P. Fourmont fut toujours très fraternel et bon, sous un extérieur parfois un peu rude, qui n’était que paravent de timidité. De son origine terrienne, il gardait le besoin et le goût du travail des mains. La vie missionnaire l’a comblé sur ce plan : à Makoua d’abord, puis à l'église Sainte-Anne du Congo, dont il fut l'un des principaux artisans. On peut dire que chacune des briques de cette belle basilique lui est passée par les mains.

Il fut un homme de vie fraternelle, un homme de foi, de prière, un apôtre de la parole de Dieu, aimant transmettre la foi par la catéchèse à tous les âges.

Il aurait aimé, pour ses dernières années, un apostolat auprès des malades : il était très attentif à toute souffrance, Mais ce fut lui qui, pendant ses dix dernières années, assuma la maladie, avec foi et courage, dans la ligne de sa vie missionnaire.

Il mourut à Chevilly, le 30 juin 1977. Il avait écrit, dans son testament spirituel : « J’aurais bien dû rechercher en priorité, pour moi, l’humilité et la douceur. Je voulais, dans ma petite sphère d’influence, faire de vous des hommes responsables, des chrétiens complets et pas au rabais. Je vous ai toujours trop aimés et trop respectés pour me contenter de chrétiens tièdes et sans personnalité. Beaucoup l’ont compris plus tard. Mais, à ma grande honte, je reconnais que ma férule pouvait paraître insupportable à certains.

« Le bon Dieu a permis que je survive à une épreuve terrible : un cancer du poumon. Je demeure broyé par la souffrance, mais une certaine lucidité me permet de me tenir au courant des problèmes d'Afrique en général et du Congo en particulier. J'offre ma petite part de Croix pour tous ceux qui ont croisé mon chemin, pour tous ceux qui m'ont guidé, aidé, aimé, pour tous ceux à qui j'ai essayé de transmettre un peu de la vérité et de l'amour du Christ-Jésus. » - Clément Piers - PM, n° 41.

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