Le Père Alphonse François, 1906-1950.
décédé à Pointe-Noire, le 17 juin 1950,
à l'âge de 44 ans.


Alphonse François naquit à Saint-Philibert-de-Bouaine, en Vendée, le 26 août 1906. Entré au petit séminaire de Chavannes-en Paillers, ses études terminées, il franchit le seuil du grand séminaire de Luçon, qu'il quitta rapidement, pris par l'idée des missions. Il fit profession dans la congrégation du Saint-Esprit, à Orly, le 8 septembre 1931. Il fut ordonné prêtre le 2 octobre 1932. A la fin de ses études théologiques, à Chevilly, il eut la joie d'être désigné, au jour de sa consécration à l'apostolat (9 juillet 1933), pour le Loango.

Arrivé au Congo le 3 octobre 1933, il fut affecté à la mission Notre-Dame de Pointe-Noire et chargé du ministère en ville et en brousse. Le ministère aux environs de Pointe-Noire est spécial. S'il ne comporte pas de longues marches à pied, il a ses difficultés particulières : villages peu groupés, gens travaillant en ville…

Le P. François visitait un village après l'autre, s'intéressait à tous et, parlant fort bien la langue des Vilis, il était le Père de tous, bon, toujours calme et ne blessant personne.

A Pointe-Noire, son travail recommençait à la Cité africaine où toutes les races d'AEF sont représentées. Vers 17 h 30, heure à laquelle les ouvriers rentrent à la maison, on pouvait le voir accroupi et cassant des cailloux : il préparait sa lampe à carbure. Après un léger repas, il enfourchait sa bicyclette et s'en allait visiter ses catéchistes et régler les palabres. Revenait-il toujours avec une abondante moisson en perspective ? Peut-être pas, mais jamais on n'aurait pu lire sur son visage la moindre trace de découragement. Le secret de cette paix était sa grande bonté.

Le P. François était robuste, mangeant ce qu'il trouvait à la table commune, il avait une santé parfaite. Il aurait pu vivre encore longtemps, mais Dieu en avait décidé autrement. Le 14 juin 1950, il fut renversé par un camion alors qu'il circulait à bicyclette. Son état ne parut pas très grave, mais le 15, le chirurgien dut tenter une opération très délicate, après la quelle subsistait peu d'espoir. Dans la nuit qui suivit, il reçut l'extrême-onction et, après avoir revu ses confrères et renouvelé ses vœux de religion, il communia et dit : “J'ai Jésus dans mon cœur, il est facile de mourir.” Il mourut le 17 juin et, le lendemain, fut accompagné à sa dernière demeure par des milliers de fidèles. On vit par là, combien, sans bruit et sans ostentation, il avait marque ses chrétiens.

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