Le Père Alexandre François,
1909-1978.


Alexandre François est né à Coutances le 3 octobre 1909. Après ses études secondaires, il entre au grand séminaire. Mais il entend l'appel pour la mission à l'extérieur. En septembre 1930, il commence son noviciat à Orly. Le 6 octobre 1935, il devient prêtre, et le 5 juillet 1936 il reçoit son obédience pour le Cameroun. Sa première nomination sera pour Akono. Comme la plupart des jeunes Pères de l'époque il donnera des cours au petit séminaire, ce qui lui donne le temps d'apprendre la langue éwondo. De cette mission d'Akono, il en deviendra le curé, avec quelques passages dans d'autres postes, car il était très disponible. Son premier séjour au Cameroun fut très court : en 1937, il doit rentrer en Europe pour soigner ses poumons malades. Après sa guérison il prend la direction du postulat des Frères à Langonnet et cela dure toute la guerre. En 1946, il revient au Cameroun et Mgr Graffin lui confie l'aumônerie du noviciat des Filles-deMarie à Nsimalen.

C'est à Akono qu'il a terminé sa carrière missionnaire. Il y était aumônier du collège Stoll. Sa grande joie était d'aller se promener à la pouponnière. C'était un spectacle peu banal de voir ce géant un peu bourru tenant par la main deux ou trois petits orphelins qui s'ac crochaient à lui. Une preuve de l'attachement de ces enfants, c'est que deux d'entre eux ont donné le nom d'Alexandre-François à leur premier fils. Il connaissait parfaitement tous les habitants de sa mission avec leur filiation et leurs problèmes. Il était très souvent en tournée dans les villages. Discret, il ne se confiait pas beaucoup et n'extériorisait guère ses sentiments.

Hospitalisé à Paris, on ne l'a jamais entendu se plaindre, toujours content des soins qui lui étaient prodigués. Pourtant très vite il a été conscient de son état. Quand le sacrement des malades lui fut proposé, sa réponse a été celle du Normand : "Je n'ai rien contre..." Il s'est associé aux dernières prières, mais il ne pouvait plus parler. Petit à petit, le mal a gagné et il s'est éteint le 14 Juin 1978. Nous avons su que la population d'Akono l'a beaucoup pleuré. Il aurait tant aimé reposer là-bas. Son corps est resté à Chevilly. Mais la chrétienté qu'il a animée est toujours vivante.
(Notice biographique par le Père Jean Criaud)

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