Le Frère Blaise FRETIGNE,
1904-1978


Pierre Frétigné naquit le 18 mai 1904 à Châtillon-en-Vendelais dans le diocèse de Rennes. Entré à 17 ans au Postulat des Frères à Chevilly, il fit profession le 13 mai 1923, et partit l'année suivante au Cameroun. En 1925, il est cofondateur, avec le Père Le Bris, de la Mission de Somo, puis de celle de Bafia.

Il fut d'abord cultivateur : c'est lui qui a planté la forêt de tecks près de la mission de Lablé, à Bafia. Mais il fut aussi mécanicien. En 1952, Mgr Graffin lui demanda de monter un garage, pour l'entretien des nombreux véhicules des missions, ce qu'il fit pendant près de 15 ans, d'abord àEtoudi, puis à Mvolyé. De 1966 à 1974, il fut chargé de l'accueil à la maison spiritaine de Yaoundé et en même temps, il fut le chauffeur de Mgr Zoa.

Voici d'ailleurs le témoignage de l'évêque à son sujet :

" Depuis décembre 1961, le Frère Blaise fut pour moi un compagnon de vie, un ami fidèle, inconditionnel. Il ne fut pas pour moi un chauffeur, mais un compagnon qui partageait toutes les préoccupations et les soucis des missionnaires. Il croyait à la Mission. Ce fut pour moi une grande joie de le voir accueilli comme missionnaire dans toutes les missions du diocèse. En échangeant entre nous, nous nous sommes découverts aux mêmes grandes valeurs : la Foi, l'Église, la Mission. Mais aussi, nous nous sommes découverts les mêmes goûts immédiats : l'amour de la nature, l'amour des plantes, l'amour des fleurs. Le Frère Blaise, pour moi, reste l'homme de la fidélité, l'homme de la discrétion. Il connaissait le degré de mon attachement à chaque personne et il savait agir en conséquence. En pensant au Frère Blaise, à sa mort, je voudrais dire, à tous les racistes, qu'ils n'ont rien compris à la nature humaine et a la grâce de Jésus-Christ en chacun de nous. Je suis sûr que mes peines rencontrent celles de tous mes missionnaires et de tous mes collaborateurs du diocèse à la nouvelle de la mort de Frère Blaise."

Un long calvaire commença pour le Frère Blaise, au mois de décembre 1977. Déjà à moitié paralysé depuis le 23 décembre, il soutiendra la terrible lutte, pendant deux mois et demi dans un état comateux d'où il ne sortira plus. Il nous a donné un grand témoignage de courage et de foi. Rapatrie fin décembre, il fut hospitalisé à la Pitié, où il est mort le 15 février 1978. Il avait 74 ans.

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