Le Père Joseph Adolphe FRITSCH
décédé à Wolxheim (67), le 13 février 1996, âgé de 78 ans
inhumé à Wolxheim, le 15 février


né : 16.03.17, b Friedolsheim (67). Profès : 08.09.37, à Orly. Prêtre : 04.07.43, à Cellule.
AFFECTATIONS - Guyane : vicaire à Cayenne (45-47) ; directeur à Montjoly (47-48) ; curé à Iracoubo (48), à Sinnamary (48-72) Maripasoula (72-81) Matoury (81-86).
Retraite - Wolxheim (86-96).

Friedolsheim est un village agricole du Kochersberg, où à douze heures d'intervalle sont nés deux cousins, Fritsch par le nom, Joseph par le prénom. Dans la Congrégation, il a fallu pour les distinguer recourir au second prénom. Jérôme est toujours parmi nous, Adolphe nous a quittés récemment. A Saverne, à Orly, à Mortain, ils furent sur les mêmes bancs. En 1939, ils firent leur "École du soldat", logés en Touraine dans les mêmes maisons troglodytes de Villaines-les-Rochers. Démobilisés en août 1940, ils poursuivirent à Cellule leur théologie. Les conditions matérielles de ce scolasticat "de brousse" étaient difficiles, le corps professoral sentait l'improvisation, la bibliothèque ne répondait pas aux besoins d'un grand séminaire... Mais c'était une grande famille. Les deux cousins, ordonnés en 1943, sont allés achever leur formation à Chevilly. Mais le coeur n'était plus le même : Chevilly fut pour eux une année de transit.

Et tandis que Joseph Jérôme allait au Cameroun, Joseph Adolphe est parti pour la Guyane. Durant plus de quarante ans, il y a tracé un sillon discret, mais profond, qu'atteste la délégation guyanaise venue en métropole fêter avec lui son jubilé d'ordination en 1993. Il est passé d'abord le long de la côte : Cayenne et sa banlieue, Iracoubo et le mémorial des prêtres déportés en 1798, et Sinnamary, où l'on fête Notre-Dame des Douleurs. Puis il s'est enfoncé dans l'intérieur, à la mission la plus éloignée : Maripasoula, au confluent du Maroni et de l'Inini. Là, on est plus au contact des Indiens auxquels il semble avoir donné son coeur. En 1981, un grave accident, contusions et fractures multiples, a nécessité des soins en Europe. Mais il repart avec la bénédiction prudente des médecins et séjourne à Matoury, près de Cayenne. En 1986, il doit s'arracher à la Guyane et s'établir à Wolxheim.

Dénué de brillant, Joseph Fritsch fut un homme sans prétentions, détours ni manières. Gai, sociable, il était proche des gens. La piété simple de sa jeunesse s'est maintenue jusque dans sa retraite et ses souffrances : "Bonus Israelita".
Repris des Pères Jérôme FRITSCH et Jean LITSCHGI

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