Le Père Alain GALERON,
1861-1890

décédé à Huilla, le 25 septembre 1890.

Fils d'André Galéron et de Marie-Anne Kervillec, le Père Galéron est né à Plougastel-Daoulas le 26 mars 1861. Voici comment ce cher et regretté confrère parle lui-même, de ses premières années et de son entrée dans la congrégation : " Me sentant attiré vers l'état ecclésiastique, je pris des leçons de latin chez un des vicaires de la paroisse, M. Pellot. Au bout d'un an, j'entrai en sixième au petit séminaire de Pont-Croix. C'est alors que je commençai à connaître la congrégation et à concevoir d'y entrer. Ce fut surtout le départ d'un de mes condisciples, Pierre Pérennec, qui m'inspira la pensé de le suivre. En attendant, j'achevai mes études au petit séminaire, puis j'entrai au grand séminaire de Quimper, où je fis ma philosophie et une première année de théologie. A cette époque, les desseins de Dieu au sujet de ma vocation se présentèrent à moi d'une manière en quelque sorte évidente. Je fis des démarches pour obtenir le consentement de mes parents. Doués de sentiments chrétiens, ils ne firent pas de grandes difficultés pour me permettre de suivre la voix de Dieu. J'entrai comme aspirant au grand scolasticat de Chevilly, le 18 août 1882. J'étais alors âgé de 22 ans." Le nouveau postulant arrivait muni d'excellents certificats. Il se montra toujours très bon scolastique, mais il était d'une santé un peu faible. Il avait déjà des crachements de sang, et sa poitrine est toujours restée délicate.

Dans l'espoir qu'un climat chaud et tempéré lui serait favorable, on l'envoya, après sa profession (août 1885), dans la mission de Cimbébasie au sud de l’Angola. Il y fut employé d'abord comme procureur à Huilla. Puis au commencement de juin 1887, il fut attaché à la mission du Cunène, dans laquelle il a travaillé avec le plus grand zèle jusqu'au moment de sa mort. Il avait émis les vœux perpétuels le 25 décembre 1888, entre les mains du Père Antunès.

Voici ce qu'écrit celui-ci, en annonçant son décès : "Le P. Galéron est décédé le 25 septembre, fête du saint Nom de Marie. Il souffrait depuis longtemps d'une phtisie du larynx, laquelle, d'après l'opinion du médecin s'était déjà communiquée aux poumons. A la suite d'une promenade qu'il avait faite le 17 septembre, il s'était senti atteint d'une pneumonie au poumon droit. La maladie a suivi sa marche régulière et sans complication jusqu'au septième jour. Dans la soirée de ce jour, il pressentit une crise et demanda à se confesser et à recevoir le saint viatique et l'extrême-onction. Bien que le médecin ne trouvât pas son état alarmant, le cher Père disait qu'il savait que tout était fini et qu'il ne voulait pas mourir sans sacrements. Après avoir reçu l'extrême-onction, il entra tout de suite dans une crise à laquelle succéda un calme faisant espérer qu'il était sauf. Malheureusement, survint une très forte fièvre qui lui fit perdre connaissance. C'était minuit. Deux heures après, il était pris d'une seconde crise qui devait être la dernière et pendant laquelle il recouvra sa connaissance. Je lui répétai alors les saints noms de Jésus, Marie, Joseph, qu'il redit avec moi jusqu'à son agonie. Il est mort plein de résignation, sans pousser une seule plainte, offrant toutes ses souffrances au bon Dieu en esprit de pénitence et d'expiation. (Lettre du 28 septembre 1890)

Le P. Colomb écrit de son côté: "Le bon P. Galéron vient de nous quitter pour aller au ciel. Quelle belle mort ! C'est vraiment la mort d'un saint. La perte de ce cher confrère laisse un grand vide dans notre mission, mais surtout au séminaire du diocèse dont il s'occupait particulièrement."

Ce cher Père, ajoute le P. Antunès, avait toujours été un modèle du parfait religieux, toujours occupé au séminaire, excepté quelques mois qu'il a passés à Lubango comme curé, et où la maladie dont il souffrait ne lui a pas permis de rester plus longtemps. Il s'acquittait de toutes ses charges avec une grande docilité et un grand esprit d'obéissance. C'est la première victime que la mort ait faite parmi les confrères, Pères et Frères, de notre mission.

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