Le Père Joseph GALLIC,
1922-1995


Né le 30 avril 1922, à Plouzévédé, profès en 1941, Prêtre en 1946 à Chevilly.
AFFECTATIONS : Sénégal: Thiès (47-53) Joal (53-57). Europe : Montana, Grasse, soins de santé (57--60); à Paris en paroisse, N.D. de l'Assomption (60-76); St-François de Sales (76-95).

Le Père Joseph Gallic, dans les périodes troublées de la guerre a pu échapper à bien des obstacles et achever sa formation àvingt-cinq ans. En 1947, il part pour le Sénégal, où il se dépense dix ans, transformé, dilaté par la vie africaine et ses exigences.

Il est alors arrêté par la maladie. Il accepte un poste de vicaire à Paris. Là, il a vécu les trente-cinq dernières années de sa carrière.

Il a été apprécié du clergé parisien, pour son sens de l'accueil, pour son influence sur les enfants, au catéchisme ou dans l'action liturgique : il avait la voix belle et sonore ; il se faisait entendre et écouter. Un feu secret semblait l'habiter : joie, douceur, force. Il nous reste de lui un texte de 1976, prononcé au moment de quitter sa première paroisse. C'est comme le miroir d'une âme :

"Je ne veux pas m'étendre sur mes dix années de brousse, où dans l'enthousiasme de la jeunesse j'ai essayé d'annoncer l'Evangile, dans des conditions très dures et très passionnantes.

"J'y ai appris, ou plutôt renforcé en moi, le sens du sacré et de la prière : les Africains - que ce soient les animistes, les musulmans, les chrétiens - m'ont fait mieux comprendre que Dieu est Dieu, que les seules valeurs essentielles sont spirituelles. Que de fois, seul dans la brousse, j'ai été soutenu dans ma foi par de vieux catéchistes, par des chefs de village, par tous ces broussards "respirant Dieu" : ils ne conçoivent pas le monde sans relations avec l'au-delà, ils savent prier et ils prennent le temps de prier. "J'y ai appris le sens de la relativité des choses : Dieu c'est tout, l'homme c'est rien. Dieu est immuable, l'homme est changeant. "Puis le Seigneur m'a fait la grâce de devoir tout laisser par suite de la maladie ; et j'ai dû quitter l’Afrique pour toujours. Trois années de maladie m'ont appris beaucoup de choses. En particulier, elles m'ont fait comprendre les souffrances d'autrui, physiques et morales. Elles m'y ont rendu très attentif. Du mal sort le bien."

Le Père Gallic est décédé à Landerneau le 25 mars 1995, âgé de 72 ans. Il a été inhumé à Plouvorn le 27 mars.

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