Père Ronald GANDY
Journal La Vie Catholique du W-E 3-4 Juin 2000
La majeure partie de sa vie de prêtre consacrée à l’île Rodrigues.


né à Rainhill, Diocèse de Liverpool (England), le 28/12/1909 ; premiers vœux à Orly, le 08/09/1930 ; vœux perpétuels à Chevilly, le 30/09/1933 ; diacre à Chevilly, le 07/07/1935 ; prêtre à Chevilly, le 06/10/1935 ; décédé à Bickley (England), le 28/05/2000, à l’âge de 90 ans, après 69ans de profession . il a travaillé à Maurice du 11/11/1936 au 21/06/1985, surtout à Rodrigues .

C’est avec peine que nous avons appris le décès du père Ronald Gandy, spiritain, dans la soirée de dimanche dernier. Selon le père Peter Ward, Supérieur de la province anglaise, Père Gandy est mort paisiblement dans la communauté du Saint-Esprit de Bickley, Kent, Angleterre. Père Gandy avait souffert d’une bronchite pulmonaire quelques semaines précédant son décès. Admis à l’hôpital, il avait obtenu sa décharge quelques jours auparavant.

Né le 28 décembre 1909, Père Gandy fut ordonné prêtre le 6 octobre 1935; la majeure partie de sa vie missionnaire fut dans notre diocèse, tant au service de l’Église mauricienne que de celle de Rodrigues. Ainsi, il fut, dès son arrivée, posté à Maurice, successivement comme vicaire à l’Immaculée-Conception et curé à St-Esprit, Bel-Air; on lui doit ainsi la construction de la chapelle Ste-Thérèse, située à Olivia.

Puis, il fut en mission pendant trente ans à Rodrigues avec, entre autres, les responsabilités de curé et de Vicaire épiscopal. Il laissa là-bas une empreinte indélébile dans les trois paroisses de l’île, y lança trois écoles primaires catholiques (N.-D.-de-Lourdes, Brûlé, Sainte-Famille, Lataniers et Saint-Jean-Bosco, Petit-Gabriel), ainsi que du Saint-Louis College, à Port-Mathurin, en 1962, avec pour conséquence une éducation secondaire sur place pour les jeunes Rodriguais .

Homme de vision, Père Gandy entreprit la révotation des presbytères de Saint-Gabriel, Saint-Esprit et de Port-Mathurin, de même que la construction des couvents des Filles de Marie à Port-Mathurin, Lataniers et Saint-Gabriel.

Cheville ouvrière de relations cordiales entre l’Église et l’État, Père Gandy construisit, à la demande du gouvernement colonial, le Centre de Baladirou et la Maréchal Agricultural Farm. Un engagement social qui lui valut la reconnaissance de l’État et l’octroi de la décoration de “The Order of the British Empire.” (OBE).

De retour à Maurice en 1973, Père Gandy assuma le pastorat de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, Chemin-Grenier, et de Ste-Ursule, Centre-de-Flacq, de même que l’aumônerie du Sir Seewoosagur-Ramgoolam Northern Hospital.

Invité à dire son appréciation de ce missionnaire dévoué au diocèse de Port-Louis, le Cardinal Margéot devait parer de “trait de génie” du Père Ronald Gandy et de son confrère Maurice O’Reilly en matière de promotion de l’éducation à Rodrigues. C’était pendant la Deuxième Guerre mondiale, raconte le Cardinal Margéot. Le pays était isolé du reste du monde. Il n’y avait point de routes, ni de moyens de communications à l’intérieur du pays. Les pères Gandy et O’Reilly donnèrent des leçons particulières, pendant plusieurs années, à des Student Teachers. Une fois leur formation faite et les conditions le permettant, ils pouvaient intégrer le Teachers Training College de Maurice. De sorte qu’ils contribuèrent à former plusieurs générations d’enseignants du primaire en position de responsabilité aujourd’hui encore. Ainsi, Père Gandy fut un ardent promoteur de la “rodriganisation” du personnel enseignant.

Quelque temps après, il fonda le Collège Saint-Louis, le premier collège secondaire de l’île, devenu aujourd’hui, après sa fusion avec le collège anglican St-Barnabas, le Rodrigues College.

Le cardinal devait aussi évoquer le côté “méthodique” de l’homme, la fidélité à sa mission jusqu’à “s’identifier complètement à Rodrigues”.

Associé aux grands événements de l’Église de Maurice, Père Gandy était aux côtés du cardinal Margéot à Rome lors de son élévation au cardinalat et, à Rodrigues, pendant la visite papale. Ce retour à Rodrigues en octobre 1989 – il y foula le sol la première fois le 10 décembre 1941 – fut qualifié par ce zélé missionnaire comme le jour le plus heureux et le plus ‘gratifying’ de son existence.

“J’étais fier des Rodriguais, disait-il, non seulement pour leur appréciation et pour leur gratitude pour la visite pontificale, mais surtout pour l’identité rodriguaise qu’ils ont donnée à la préparation, et pour leur participation à cette grande manifestation de foi (...) Tout cela a abouti à une ambiance unique et une couleur locale proprement rodriguaise”. Et le père Gandy avait emporté de ce dernier voyage à Rodrigues un “souvenir inoubliable et une grande reconnaissance” envers le Pape, le Cardinal, le clergé et les fidèles de Rodrigues.

Père Gandy devait s’émerveiller, lors de ce séjour, du développement entrepris à Rodrigues. “Ce qui m’a fait plaisir, raconte-t-il, c’était de voir des maisons à moitié construites. Et ça encore a son origine

dans la tradition d’ici, car le Rodriguais a toujours été habitué à se contenter de ce qu’il a pu faire tout de suite, quitte à continuer plus tard”.

Associé aux grands événements de l’Église de Maurice, Père Gandy était aux côtés du cardinal Margéot à Rome lors de son élévation au cardinalat et, à Rodrigues, pendant la visite papale. Ce retour à Rodrigues en octobre 1989 – il y foula le sol la première fois le 10 décembre 1941 – fut qualifié par ce zélé missionnaire comme le jour le plus heureux et le plus ‘gratifying’ de son existence.

“J’étais fier des Rodriguais, disait-il, non seulement pour leur appréciation et pour leur gratitude pour la visite pontificale, mais surtout pour l’identité rodriguaise qu’ils ont donnée à la préparation, et pour leur participation à cette grande manifestation de foi (...) Tout cela a abouti à une ambiance unique et une couleur locale proprement rodriguaise”. Et le père Gandy avait emporté de ce dernier voyage à Rodrigues un “souvenir inoubliable et une grande reconnaissance” envers le Pape, le Cardinal, le clergé et les fidèles de Rodrigues.

Père Gandy devait s’émerveiller, lors de ce séjour, du développement entrepris à Rodrigues. “Ce qui m’a fait plaisir, raconte-t-il, c’était de voir des maisons à moitié construites. Et ça encore a son origine dans la tradition d’ici, car le Rodriguais a toujours été habitué à se contenter de ce qu’il a pu faire tout de suite, quitte à continuer plus tard”.

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