R.P. Antoine GARMY
Bulletin Général de la Congrégation n° XVII p. 828
décédé A PORT-LOUIS (ILE MAURICE) LE 12 AVRIL 1895


né à Luzillat, Puy de Dôme, diocèse de Clermont-Ferrand, le 05/09/1841 ; premiers vœux à Chevilly, le 25/08/1867 ; vœux perpétuels à Prot-Louis, le 20/12/1873 ; diacre à Paris, le 26/05/1866 ; prêtre à Chevilly, le 22/09/1866 ; décédé à Maurice, le 13/04/1895, à l’âge de 53 ans, après 27ans de profession . il a travaillé à Maurice du 03/02/1868 à sa mort ; il est enterré à Petite-Rivière .

Le R. P. Antoine Garmy naquit à Luzillat, dans le diocèse de Clermont, (Puy-de-Dôme), le 5 décembre 1842 . Ses parents, en vrais chrétiens, ne négligèrent rien pour lui inculquer les vérités de la religion ; ils s'appliquèrent à lui en faire aimer les devoirs et développèrent ainsi de bonne heure dans le cœur de l'enfant ces sentiments de foi sous l'influence desquels il devait plus tard embrasser l'état sacerdotal et religieux .

Entré au petit scolasticat de Cellule pour y faire ses études, le jeune postulant y prit l'habit religieux le 2 février 1860, et se mit volontiers à l'œuvre, plein de zèle et de docilité . Sa piété, toujours fervente, ne fit que s'accroître . Dévoré de la soif d’apostolat, il s'adonna avec goût à l'étude des sciences sacrées et prépara ainsi son âme à la réception des précieuses grâces et du grand honneur que le sacerdoce devait lui accorder .

Ce fut en 1866, à l'âge de vingt-quatre ans, que le P. Garmy fut ordonné prêtre, à Chevilly, par Mgr Chigi . La joie de ce beau jour et de l'heureux moment où, pour la première fois, il monta les degrés du saint autel et immola la divine victime, fut conservée par lui précieusement comme un de ses meilleurs et plus doux souvenirs . Volontiers, il aimait à le rappeler .

Un an après en 1867, l’âme pleine de ces sentiments, le cœur rempli du désir de travailler à la gloire de Dieu et au bien des âmes, le jeune prêtre faisait sa profession dans la Congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Cœur de Marie . Le Père Garmy n'eut dès lors qu’un désir, s'employer au travail des missions et, guidé par sa foi, docile à sa vocation, il dit adieu à ses supérieurs, à ses maîtres, à sa famille, qu'il aimait tendrement et du fond du cœur, et s'embarqua pour l’île Maurice où il arriva le 3 février 1868.

Il fut d'abord envoyé à Flacq pendant quelque temps, puis il fut placé au collège diocésain où il exerça le professorat jusqu'à sa fermeture . Les élèves qu'il a formés ne l'ont pas oublié et ils ont conservé de leur ancien professeur le meilleur souvenir, mêlé d'attachement et de respect .

En 1882, nous retrouvons le P. Garmy à la Cathédrale, employé au ministère paroissial, où il s'appliqua avec ardeur et un grand dévouement à développer et à maintenir les œuvres fondées par le P. Laval . A ce travail incessant, il épuisa ses forces et commença à ressentir les premières atteintes du mal qui devait l'emporter . Ce fut l'époque la plus pénible et la plus douloureuse de son apostolat ; mais ni sa foi, ni son zèle, ni son dévouement sans bornes ne furent entamés, et, résigné à la volonté de son divin Maître, il accepta tout sans une plainte, sans un murmure . Au contraire, doué d'une grande force de volonté, d'une régularité et d'une vertu à toute épreuve, d'un caractère ferme, il se surmonta, et quand arriva la mort du P. Beaud, le P. Garmy fut choisi comme supérieur provincial, le 3 février 1885. Cette charge, il l'a remplie jusqu'au bout, et ses frères en religions savent avec quelle activité et quelle abnégation .

Le 5 novembre 1890, sa Communauté fut transférée à Saint François-Xavier . Là, encore, le P.Garmy, malgré la maladie et les souffrances d'un mal qui faisait de rapides progrès, ne cessa de travailler au bien des âmes .

Ses œuvres apostoliques sont nombreuses, et on les connaît trop bien pour que nous voulions les rappeler ici .

Disons seulement que son plus vif désir était de voir l'achèvement et l'inauguration de la nouvelle église de Saint François-Xavier . Il y pensait, il en parlait sans cesse, mais Dieu n'a pas accordé cette joie à son fidèle serviteur et il I’a rappelé à lui, au jour et à l'heure anniversaires de la mort de son divin Fils .

La mort qui est venue frapper subitement le P. Garmy, le vendredi saint, ne l'a pas pris à l'improviste . Il était prêt à partir . Il s'y préparait chaque jour et le matin même, il avait pu célébrer l'office et communier du corps et du sang de la Victime du Calvaire .

Le vaillant missionnaire est mort après avoir combattu le bon combat pendant plus de vingt-cinq ans, réconforté par les derniers sacrements, le crucifix à la main et le regard déjà porté vers les régions éternelles où il allait recevoir sa récompense . Beati mortui qui in Domino moriuntur .

Cette nouvelle qui a été sue en ville et dans les environs à la tombée de la nuit du vendredi saint, a jeté la tristesse et la consternation dans tous les cœurs . Elle a causé aussi une plus douloureuse émotion à ceux des catholiques qui avaient particulièrement approché le P. Garmy et qui, dans le commerce intime, avaient pu apprécier les nobles, les belles qualités qui le distinguaient et comme prêtre et comme homme . Son nom réveillera longtemps encore, à Maurice, le. souvenir du religieux vénérable que tout le monde a connu et aimé, et qui s'est dépensai au-delà de ses forces jusqu'à la dernière heure, au service des âmes de sa paroisse .

Les Annales de l'Union catholique et du diocèse de Port Louis, parlent du R P. Garmy en ces termes :

« La mort soudaine du digne Supérieur des Pères du Saint-Esprit et du Saint-Cœur de Marie a causé une douloureuse impression, non seulement au sein de se famille religieuse et du clergé, mais de la communauté entière.

« Vingt-sept années d'un apostolat constamment exercé parmi nous l’avaient identifié à tous nos intérêts, l'avaient rendu cher aux fidèles de toute les classes qui avaient puisé auprès de lui les forces et les consolations dont les vertus sacerdotales sont la source .
« Ce qui rend nos regrets encore plus poignants, c'est qu'il est mort à la peine, victime de son dévouement . Il était dans la force de l’âge et il est probable que s'il était parti pour l'Europe au début de la maladie qui l'a emporté, s'il avait recherché une existence paisible et exempte de soucis et de fatigues, il aurait trouvé la guérison ou au moins prolongé ses jours . Il a préféré la. souffrance et la lutte, le long martyre de l'énergie morale réagissant sans cesse contre les défaillances du corps . Comme son divin Maître, il est tombé plusieurs fois sous le poids de la croix qu'il portait, mais c'était pour se relever avec un nouveau courage . Le sommet de son Calvaire, il l'a atteint le vendredi saint et c'est à trois heures qu'il a rendu le dernier soupir . Coïncidence touchante et sublime, bien faite pour inspirer les plus pieuses espérances!

« La semaine sainte avait été on ne peut plus laborieuse pour le vaillant missionnaire . La maladie d'un confrère l'avait obligé à doubler son fardeau déjà si lourd . Le jeudi, il avait dit les longs offices du matin, à la chapelle des Dames réparatrices, sans omettre la cérémonie si pénible de la prostration . Le vendredi, il avait encore officié, puis s'était rendu à la chapelle des Filles de Marie pour y faire adorer la Sainte Croix . C'est là que, vers midi, une brusque attaque l'a saisi, paralysant la parole tout en laissant subsister la conscience . Quoiqu'il fût admirablement préparé, les derniers sacrements ont encore adouci pour lui le passage du temps à l'éternité .

« Il repose maintenant, le bon P. Garmy, près de ses frères d’armes tombés avant lui . Comme la terre de Maurice, qu'ils ont préférée à leur belle patrie, garde leur dépouille, le cœur des Mauriciens conserve pieusement leur souvenir . Et dans la communion des âmes qui nous rapproche devant Dieu, L’union réelle adoucit les amertumes de la séparation apparente .

LE REV. PERE GARMY
A la suite de Ia mort du Rév. Père Beaud, le Rév. Père Garmy, missionnaire à la Cathédrale, devient provincial de Maurice, des prêtres de la congrégation du St. Esprit et du St. Cœur de Marie . Ceux qui connaissent les heureuses qualité qui distinguent le R. P. Garmy ne seront pas étonnés du choix fait par le supérieur général de la congrégation précisée.

Écoles airs. —école de filles et de jeunes garçons que le R.P. Garmy a récemment lus. tollés au Collége Diocésain, prospère Rapidement . Le nombre des élèves s'augmente de jour en jour . `Il ~ ajéléve,aoLuéliement~pour lésées, aprés~te soixante, -et à quatre-vingt-dix garçons. Le Père Antoine GARMY, 1841-1895 Par le P. LE MAILLOUX
Antoine Garmy naquit à Luzillat, par Maringues, le 5 septembre 1841. Il entra au petit scolasticat de Cellule pou r y faire ses études, et y prit l'habit religieux le 2 février 1860. En 1866, à l'âge de 24 ans, il fut ordonné prêtre à Chevilly, par Mgr Chigi. L'année suivante, le jeune prêtre faisait profession dans la congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Cœur de Marie. Il n'eut alors qu'un désir, s'employer au travail des missions.

Il s'embarqua pour l'île Maurice, où il arriva le 3 février 1868. Il fut d'abord envoyé à Flacq pendant quelque temps, puis placé au collège diocésain où il exerça le professorat jusqu'à sa fermeture. Les élèves qu'il a formés ont gardé de leur ancien professeur le meilleur souvenir.

En 1882, il était à la cathédrale de Port-Louis, employé au ministère paroissial, où il s'appliqua à maintenir et développer les œuvres fondées par le Père Laval. Estimé de tous, il fut choisi comme supérieur provincial le 3 février 1885. Le 5 novembre 1890, sa communauté fut transférée à Saint-François-Xavier, où les œuvres apostoliques étaient nombreuses et l'église en réfection. Il y dépensa toutes ses forces, à ce point qu'il travailla jusqu'au dernier jour. La mort qui est venue le frapper subitement, le vendredi saint, ne l'a pas pris à l'improviste. Il était prêt àpartir et à recevoir sa récompense. Beati mortui qui in Domino moriuntur. C'était le 12 avril 1895.
ANNALES DE L’UNION CATHOLIQUE DE L’ILE MAURICE 1885 p. 111

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