Le Père Roger GARNEAU
décédé le 28 mai 1990, à la Guadeloupe, à l'âge de 76 ans

Le P. Garneau est né à Poitiers. Il a complété ses études à N.-D. des Aydes, à Blois, puis à Paris où ses parents s'étaient fixés. A Paris il a travaillé momentanément pour gagner sa vie tout en préparant un baccalauréat. Il est surtout un cas typique de vocation éveillée par le Scoutisme et la Route, soutenue par leur esprit de service, éclairée par des retraites monastiques.
Profès en 1934, il n'est ordonné qu'en 1947. C'est que la vie militaire (service de 36 à 38; rappel presque immédiat en septembre 38 : c'est la période de Munich; mobilisation en mars 39) ne lui laisse que quelques mois pour commencer la théologie. C'est ensuite la guerre, qui le trouve prêt au devoir et au sacrifice, mais qui se prolonge par cinq ans de captivité en Allemagne. Cette longue période démoralisante aurait pu être un désastre : elle a été l'occasion ardemment exploitée d'un apostolat très divers et d'un approfon­dissement spirituel. Il reste en contact étroit avec le Scolasticat. Malgré de durs moments, son esprit de foi, sa piété, son dévouement ne se démentent pas.
Il était venu aux Spiritains attiré par le Congo de Mgr Augouard. En 1948, il débarque en Guadeloupe et ne l'a jamais quittée. D'abord, à St-Jean-Bosco, comme aumônier, économe, directeur des études jusqu'en 1956. Puis il est (56-60) économe et responsable des séminaristes à Blanchet. De 60 à 70, il est curé à Marie-Galante (successivement de Capesterre et Grand-Bourg). En juin 70, il revient sur le "Continent", comme chancelier et secrétaire de l'évêché. En septembre 73, il est nommé curé du Moule. Enfin en 86 il prend en charge la paroisse de St-Louis, achevant ainsi le tour de Marie­Galante.
Sèche énumération de dates et de lieux, qui ne laisse pas deviner l'homme généreux, le prêtre toujours sur la brèche, le religieux uni à son Dieu, le père dévoué à son peuple. Beaucoup savent encore le travail accompli à St-Jean-Bosco, aux Associations Familiales.
Le P.Garneau était un homme toujours en mouvement : toujours quelque chose à faire, quelqu'un à qui téléphoner. Entreprenant, animateur, il a su faire naîÎtre des communautés chrétiennes vigoureuses et initier au travail apostolique de nombreux collaborateurs, partout où il est passé. Et l'on peut dire qu'il est mort à la tâche, emporté par une crise cardiaque sur le bateau de Marie-Galante.
(repris d'un article du P. Ch.-H. Grégoire)