Le Père Julien GAYET
décédé à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) le 27 septembre, âgé de 85 ans
Né : 01 07 13, Clohars-Carnoët (29). Profès : 09 09 33, Neufgrange. Prêtre : 26 08 39, Langonnet
AFFECTATIONS:
France - Langonnet, scolastique surveillant (36-37) ; Landudec, instituteur (40-42) Ruitz, économe, (42-44), aumônier fédéral A.C.O. pour le diocèse d’Arras (43-51)
Guadeloupe - Pointe-à-Pitre, vicaire à SS-Pierre-et-Paul et aumônier des lycées (51-53) Sainte-Anne, curé (53-69) ; Petit-Canal, curé (69-81) ; Pointe-à-Pitre, aumônier du Foyer départemental (81-92) - Retraite - Massabielle (92-98)
Ordonné prêtre en hâte, pendant les vacances de 1939, devant la guerre imminente, Julien Gayet a échappé aux gâchis de la captivité. Il a d’abord servi comme instituteur à Landudec. Puis, la Province ayant, pour les occuper, confié une équipe de spiritains au secteur minier du diocèse d’Arras, il a été aumônier d’Action catholique en milieu ouvrier, comme on l’entendait alors (Béthune, Bruay, Lens, Bully...). Pour le jeune prêtre, ce fut le premier ministère, dans un apostolat difficile, mais exaltant, plein de découvertes, d’amertumes, de joies aussi, où l’on expérimentait sur le terrain les attendus et les conclusions du livre bouleversant qui tourmentait notre jeunesse : " France, pays de mission ? ", des abbés Godin et Daniel.

En 1951, la congrégation mit fin à cette action en proposant à nos confrères un travail " plus directement missionnaire ", mettons : plus immédiatement implanté sur le terrain de nos œuvres. Le P. Gayet fut affecté à la Guadeloupe. Le franc-tireur qu’il avait été y rencontra un ministère " classique " avec la déception de ne pouvoir organiser un apostolat vraiment missionnaire, devant un clergé surmené par une sacramentalisation excessive et peu éclairée, devant un laïcat passif, peu enclin à prendre des responsabilités.

Cependant, il reste aumônier : des lycées, où il présente la pensée de l’Eglise, malgré une opposition certaine du milieu enseignant ; de la J.O.C. où il retrouve les élans et les préoccupations de la mission ouvrière ; de mouvements tels que les Enfants de Marie, les Scouts, les Cœurs vaillants. Après un intérim aux Mangles, il sera pour longtemps curé de paroisse. A Ste-Anne, il a laissé le souvenir d’un combattant pour la foi. Homme droit et rigoureux, il ne tolérait pas que les chrétiens fissent n’importe quoi, d’où des envolées du haut de la chaire, qui lui ont valu quelques inimitiés.

On note ses efforts pour rencontrer et connaître les gens, tant dans la rue que chez eux. On a particulièrement été frappé par le sérieux de sa prière, qui se traduisait auprès des gens par l’assiduité à la liturgie et au chant choral.

Le ministère paroissial a été interrompu de façon pénible, " difficile à digérer ". Sans rancune et apaisé, le P. Gayet est resté dans le diocèse, au service attentif et affectueux des vieillards de Pointe-à-Pitre. Devenu vieux lui-même et malade, il s’est retiré à la Maison spiritaine où la mort l’a emporté subitement, au petit déjeuner.
Repris de la correspondance du Père, des témoignages de ses paroissiens et de ses confrères : PP. Ch. Baumlin, Al. Notheisen, O. Lacroix

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