Le Père Étienne GÉNIÉ,
1860-1917


Etienne Génié est né le 20 décembre 1860 dans la paroisse des Barthes par Castelsarrasin, au diocèse de Montauban. Au petit séminaire de Moissac, dirigé par les Frères Marianites, il eut l'occasion de connaître le livre du P. Horner intitulé Voyage sur la côte orientale dAfrique, qui lui fit connaître les spiritains. Admis à Chevilly en 1880, il reçut l'ordination sacerdotale le 9 novembre 1884 et fit profession le 23 août 1885.

Affecté dans les missions portugaises d'Angola, il travailla au Coubango et en Cimbébasie. Il est mort dans la mission de Huambo le 9 août 1917. Le lendemain, son Préfet apostolique écrivait à sa famille : " Votre excellent parent vient de mourir entre mes bras, emporté, en six heures, par une congestion cérébrale. Le cher disparu s'était senti très fatigué, ces derniers temps ; il avait trop souffert dans sa chère mission de Kouagnama ; il était épuisé. Je pensais que le climat assez tempéré du plateau de Huambo lui ferait du bien et qu'il vivrait ici, auprès de moi, encore de longues années. Hélas ! le bon Dieu en a jugé autrement. Il vient de le prendre dans son beau ciel pour récompenser ses trente-trois années passées dans les régions malsaines de cette malheureuse Afrique. Mon très regretté compagnon était un saint. Tout le monde l'aimait à cause de sa grande charité.

" Quand la nouvelle de sa mort se répandit dans les environs de la mission, ce fut comme une explosion de douleur, mais aussi de louanges à sa mémoire. Noirs et Blancs vantent sa piété et sa bonté, et tous sont venus, aujourd'hui, assister à son enterrement. Depuis longtemps déjà le bon Père s'attendait à être surpris par la mort. Aussi, il s'y préparait comme un saint. Quand il reçut la nouvelle de la mort de sa sœur, il répondit aux paroles de consolation que nous lui donnions, par ce langage surnaturel : "A mon tour maintenant. Quand le bon Dieu voudra. L'essentiel est que nous vivions dans l'anéantissement de tout nous-même, sous le regard de Notre Seigneur, afin que nous agissions en tout selon son bon plaisir." Il est mort en la fête du saint curé d'Ars, pour lequel il avait une grande dévotion."

L'abbé Cavaillé, curé des Barthes, disait aussi du P. Génié : " Lors de ses séjours aux Barthes, il a toujours parlé et agi en saint ; aussi était-il aimé et vénéré de tous, au point de faire oublier le proverbe que "nul n'est prophète dans son pays." C'est qu'il savait trouver à l'occasion le mot que comprenaient les gens du village, le mot qui va droit au cœur et porte à de sérieuses réflexions. On en conservera longtemps le souvenir dans le pays."

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