Frère André GIMBERT

Né : 21 novembre 1932 à Talensac (35) Profès : 12 septembre 1950 à Piré (sous le nom de Joachim) Décès : 3 octobre 2019 à Langonnet
AFFECTATIONS :
SENEGAL : Ziguinchor (1955-1967 : constructions) ; Saint-Louis (1967-1973 : constructions) ; FRANCE : Chevilly (1973-1974 : recyclage) ; SENEGAL : Thiès (1974-1977 : pas-torale, constructions) ; FRANCE : Piré (1977-1980 : entretien) ; SENEGAL : Tambacounda (1980-1984 : constructions) ; GUINEE BISSAU : Bajob (1984-1985 : construction) ; FRANCE : Maison-Mère (1985-1989 : entretien) ; Cayenne (1989-1993 : économat, pastorale) ; Lille (1993-1994 : recyclage) ; Langonnet (1994-2019).


Voici ce qu’écrivait, fin aout 1948, le curé doyen de Mordelles à propos du jeune An-dré :
« Je vous écris au sujet d’un jeune garçon de 16 ans qui pense à être mission-naire. A 14 ans, ayant échoué au certificat, il n’a pas osé manifester ses désirs. L’an dernier, il fut envoyé au Grand Séminaire de Rennes comme apprenti jardinier… Re-venu un dimanche à Mordelles, il s’est fait soigner les dents et ses parents l’ont gardé une journée pour se soigner. Le chef-jardinier en a profité pour le renvoyer... Je sur-veille un peu l’enfant et je trouve qu’il n’a pas changé en mal. Serait-ce que par cet incident le Bon Dieu voudrait le remettre sur sa route ? Il ne manque ni de bon sens, ni d’énergie, ni de piété. Il semble avoir une tendre dévotion (pas naïve) pour la Sainte Vierge dont il fleurit les images. Il lit avec passion les livres de missionnaires sur l’Afrique. J’ai pensé à vous l’adresser car vous avez, si je ne me trompe, à Saint Ilan, une école de jardinage, de vocations tardives, et de frères coadjuteurs. »

En 1955, André commence alors sa mission de constructeur au Sénégal, surtout dans les secteurs de première évangélisation où l'annonce de l'Evangile s'accompagne de projets de développement (forage de puits, construction de dispensaires et d'écoles) et de constructions pour rassembler les chrétiens. Un confrère rappelle qu’« André a fait un très court séjour dans la mission de Bajob, en Guinée Bissau, de 84 à 85, aux temps héroïques, quand le pays était encore communiste… Il devait construire une école à Timats, un village situé à une dizaine de kilomètres de la mission centrale. Mais il n’y avait aucun matériau sur place, que l’unique 404 de la mission bien fati-guée, et les caisses de la mission étaient vides ! Le journal de communauté raconte tout cela avec humour. André a donc tenu compagnie à René Des Déserts et à Pierre Buis, rendant de multiples services matériels dans la droite ligne des "frères-courage". On peut dire que ce fut son chant du cygne dans le district du Sénégal où il a donné trente ans de sa vie missionnaire, dans une grande mobilité puisqu’il a tra-vaillé dans tous les diocèses, excepté celui de Dakar, avec toujours le désir de tisser des relations chaleureuses ».
Quatre ans plus tard, André est à Cayenne. Il se charge de l’économat et de l’accueil à la maison spiritaine, surtout des confrères qui arrivent fatigués de leur lointaine mis-sion de Saint-Laurent du Maroni, Maripasoula et Saint-Georges de l’Oyapok. « Je re-tiens du frère André, écrit le P. Jean Pedrono, sa grande attention à la qualité de l’hos-pitalité offerte à ces confrères, pour qu’ils puissent se reposer et se sentir chez eux. Frère André tenait aussi à vivre un peu la pastorale, et il m’accompagnait le di-manche dans les paroisses rurales, à une trentaine de kilomètres de Cayenne : il par-tageait avec moi la catéchèse, et il aimait le contact avec les gens »…
Témoignages recueillis par Jean-Pascal Lombart

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