Le Père Raoul GOBLET,
décédé à Bangui, le 8 août 1897,
à l'âge de 28 ans.


Raoul Goblet est né le 9 janvier 1869, à Crulai (Orne). Il entre à Notre-Dame de Langonnet le 21 septembre 1890. Il est ordonné prêtre, à Paris, le 29 décembre 1893. Il fait profession le 15 août 1894, à Orly, et reçoit son obédience pour le vicariat apostolique de l'Oubangui. Il meurt, le 8 août 1897, à Saint-Paul-des-Rapides (Bangui).

Raoul Goblet faisait partie d'une de ces familles, nombreuses encore en cette partie de la Normandie, qui s'honorent de donner leur fils à l'Église.

A la fin de ses études au petit séminaire de Séez, Raoul se sentit appelé à la vie religieuse et apostolique et confia ses désirs à son directeur, M. l'abbé Hugot, supérieur de l'établissement, qui lui indiqua la congrégation du Saint-Esprit.

Quand il arriva à Brazzaville, il fut immédiatement désigné pour la mission de la Sainte-Famille-des-Banziris. C'était le poste qu'il ambitionnait, comme étant le plus avancé dans l'intérieur et encore à ses débuts. Il y arriva le 1er mai 1895, en compagnie du P. Rémy, supérieur de Saint-Paul-des-Rapides, qui avait bien voulu le conduire de Bangui.

« Nous n'étions ici que depuis trois mois, le personnel était des plus restreints et rien n'était encore installé. Il y avait donc beaucoup à faire. Le cher P. Goblet se mit immédiatement à l'œuvre, sans crainte du soleil et de la fièvre, et l'on eut bien souvent à modérer son ardeur. Le nombre de nos enfants augmentait rapidement : il fut chargé de cette œuvre fondamentale. Il s'y dévoua tout entier, quelquefois même avec excès de zèle.

« Depuis plusieurs mois, il se trouvait fatigué, lorsque survint la mort du P. Leclercq, supérieur de Saint-Paul-des-Rapides. Le P. Sallaz restait seul alors à Saint-Paul, avec le F. Séverin. Le P. Goblet s'offrit généreusement à aller lui prêter son concours jusqu'à ce que Mgr Augouard put y envoyer un autre père. On accepta son offre, car on comptait que le changement d'air et un certain repos le remettraient complètement. Cependant, sa constitution avait déjà été trop profondèment atteinte ; aussi, après des alternatives de mieux et de rechutes, il fallut lui parler de retour en France. Il éloigna aussitôt cette idée : “Je ne suis pas assez malade, dit-il, pour rentrer en France. Je n'ai pas encore assez travaillé. Dès que Monseigneur aura pu envoyer le remplaçant du P. Leclerq, je tiens à remonter à la Sainte-Famille.”

« Mais le bon Dieu en avait décidé tout autrement et il devait l'appeler à lui avant même l'arrivée du bateau qui aurait pu le ramener à Brazzaville. Le 9 août au matin, le P. Goblet était à peu près comme à l'ordinaire. Vers midi, après avoir sonné l'examen particulier, le F. Séverin passe dans sa chambre ; il le trouve dans sa chaise longue, sommeillant, mais très agité. Le P. Sallaz, appelé aussitôt, reconnaît des symptômes alarmants et lui donne l'extrême-onction. Le cher malade demure dans cet état de somnolence léthargique et il s'éteint tout doucement vers onze heures et demie de la nuit.. »
(Notes du P. Joseph Moreau).

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