R.P. GODEFROID Jean-Marie


Né à Ixelles (Bruxelles), 25/10/1931
Décédé à Kongolo, 1/1/1962
Nationalité: belge
Profession à Cellule (Fr): 8/09/1953
Sous-diaconat à Leuven: 12/10/1958
Diaconat à Leuven: 19/10/1958
Prêtrise à Leuven: 20/12/1958
Consécration à l'apostolat à Leuven: 19/07/1959
Voeux derniers à Leuven: 8/09/1958

Jean-Marie Godefroid, n'avait que trente ans et seulement quatorze mois d'Afrique.
Il était né à Bruxelles le 25 octobre 1931, en la fête du Christ-Roi, troisième enfant d'une famille qui en compta six. Très jeune, il s'engagea dans le scoutisme, il y apprit la débrouillardise, l'endurance, la serviabilité et la joie chantante.

Le 17 octobre 1960 fut le jour de son départ missionnaire pour le Congo. Partir au Congo en ce moment était un véritable acte d'héroïsme. Ce pays avait accédé à l'indépendance le 1er juillet de la même année et se trouvait depuis lors en proie à des secousses terribles. Le Père Jean-Marie ne se faisait aucunement illusion sur ce qui l'attendait. A demi-mot, il fit comprendre la chose à son père qui consigna ses paroles prophétiques dans le gros cahier de famille, sans oser y croire.
La veille de son départ, il avait demandé à Dieu d'être rempli « d'humble amour, car c'est de cela que mes chers Congolais auront le plus faim, sans peut-être le demander ni le savoir ».
Le Père Jean-Marie trouve au Congo des conditions de vie extrêmement dures. Kongolo, au nord du Katanga, est situé dans une zone troublée. On y vit dans un climat énervant d'insécurité et d'arbitraire. La population souffre de la faim, des sévices et des massacres. Pendant des mois, les missionnaires ne sont reliés au monde extérieur que par de rares avions. Quelques jours après son arrivée, le Père Jean-Marie écrit : « Ce n'est pas gai, cette tension constante ». Les Pères aussi connaissent les privations de toute sorte.
Pour varier un peu le menu, le Père Jean-Marie entreprend d'aménager un jardin. Entreprise difficile : terrain ingrat, trop de soleil, trop d'eau, trop d'insectes, sans parler des tornades qui sans cesse menacent les jeunes pousses.
Ce jardin est bien une image du travail missionnaire dans le Congo indépendant. Les indigènes sont désemparés par le désordre et la guerre. Ils se montrent hésitants et méfiants. Attiré par des places d'employés bien rétribuées, plus d'un jeune homme quitte le séminaire. Le nationalisme, le racisme et le communisme risquent de tout ravager.
Et pourtant le Père Jean-Marie ne se décourage pas.
Il s'accroche au Seigneur qui reste le même, hier, aujourd'hui et demain. Comme si rien n'était, il donne ses cours au petit séminaire, enseignant tour à tour le grec, la géographie, l'histoire, les mathématiques, la religion. Tout en apprenant avec ardeur le swahili pour pouvoir aller vers les païens. Dès son arrivée en Afrique, il est nommé aumônier des Croisés et écrit régulièrement dans le « Kiungo », bulletin de la Croisade eucharistique au Katanga.
Ses jeunes croisés disaient de lui : « C'est Jésus-Christ qui est revenu sur terre habiter en lui ». Ses élèves l'appelaient « le Seigneur Jésus » ou « le frère de Jésus ». C'est qu'ils sentaient en lui une charité concrète et agissante.
Ses journées étaient remplies d'égards, d'attentions, de prévenances envers les autres. Il demandait à ses croisés d'avoir pour tous les hommes « l’amour et les attentions d'une mère pour son fils unique », « de se rendre mutuellement les plus humbles services, de se faire le serviteur humble, joyeux, prévenant et patient de tous les autres », « d'imiter le Christ jusqu'à mourir pour les autres comme Lui».
Le Père Jean-Marie eut bientôt l'occasion de prouver qu'il était prêt à signer ces paroles de son sang. Le 31 décembre 196l, Kongolo est occupé par des soldats congolais. Ils arrêtent aussitôt vingt missionnaires, les torturent et les flagellent durement. Ils ne font pas mystère que c'est en qualité de prêtres catholiques qu'ils les malmènent ainsi. Le lendemain, ils les tirent de leur cachot, les flagellent à nouveau, puis c'est la fusillade.
Les Pères ne firent aucune résistance et allèrent à la mort avec un courage tranquille, en chantant : Christus vincit, Christus regnat... Ainsi le Père Jean-Marie est resté fidèle à lui-même. Toute sa vie il a chanté : comme scout, comme étudiant, comme missionnaire. Encore la veille, pendant que la ville était bombardée, il avait chanté des psaumes avec ses petits séminaristes. Que pouvait-il faire de plus beau que de donner à Dieu sa jeune vie en chantant ?
(Martin BENZERATH)



Uit "Het drama van Kongolo" (p.48)
Pater Godefroid was geboortig van Elsene. In het spiritijns college van Gentinnes, waar hij de laatste jaren van zijn humaniora deed, viel hij op door zijn openhartigheid en zijn geest van initiatief. Hij was een uitstekend student, met aangeboren kwaliteiten als jeugdleider en organisator, en met een fijne zin voor humor.
Na zijn theologie te Leuven en een kort interim als leraar in Gentinnes vertrok hij op 13 october 1960 naar Kongolo waar hij leraar werd aan het klein-seminarie.
Een van zijn laatste brieven (11/12/1961) eindigt met de bijna profetische noot :   "De seminaristen bereiden zich voor op de examens. Wat ons, missionarissen, betreft : het ziet ernaar uit dat wij in de komende dagen ons groot examen voor O.L.Heer zelf zullen moeten afleggen." Dat examen kwam inderdaad ...
In een lange brief aan zijn ouders (17/12/1961) schrijft hij als slot: "Het hindert niet zo erg dat de waterdistributie niet meer functioneert, want we zijn toch in het regenseizoen. Binnenkort zullen we helemaal zonder electriciteit zitten, maar we halen het wel met onze voorraad kaarsen en met de zon ... in afwachting van het Rijk van het Licht."

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