P. Alfred GOETZ

Chère famille, chers frères et sœurs,
Tous les jours nous rappelons le retour du Seigneur au cours du sacrifice eucharistique. Nous venons d'entendre les paroles du Christ dans le passage de l'Évangile selon Saint Jean : "Je m'en vais pour vous préparer une demeure" et le Christ ajoute:"Je reviendrai vous prendre avec moi afin que là où je suis vous soyez, voiis aussi."Ces paroles, nous les méditons au moment où nous donnons le dernier adieu à notre cher Père Alfred Goetz, tous ensemble avec sa parenté et avec ses frères en religion et dans le sacerdoce. Nous méditons ensemble comment cette séparation qui finit notre vie sur terre et qui inaugure la vie que le Christ a promis nous fait trouver une explication dans cette parole du Maltre:"Je m'en vais vous préparer une place .... Je reviendrai pour vous prendre avec moi ....dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures."C’est là un écho dune autre parole de Jésus, cette parole d'accueil du serviteur de la parabole: "Viens, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître.,'

Bon et fidèle serviteur, le cher Père s'est efforcé de le devenir et de le rester durant sa. longue vie au service de Dieu. Né à Eckartswillert, le 27 juin 1887, il répond dès ses années d école à l'appel du Seigneur. Cet appel l'arrache à sa famille et le sépare pour de longues années de son pays natal-.Mais sa réponse est donnée, il ne la reprend pas:les études secondaires terminées, il ne consacre à Dieu par la profession religieuse, le 03 octobre 1909.Le 28 octobre 1913 il est prêtre du Christ à Chevilly et reçoit, l'année suivante, son obédience pour 1 'Afrique. Hélas! la guerre le retient au pays natal et mobilisé dans le service de San tés le jeune prêtre se dévoue auprès des malades et des blessés. En 1918, la guerre terminée, notre maison de Saverne cherche du personnel capable d'enseigner le français: l'obéissance assigne au Père le poste de professeur de langues. Au lieu de porter lui-même le message de l'Evangile jusque vers les rivages des pays tropicaux, il contribuera pendant de longues années à former des messagers de cet Evangile.La guerre de 1939 et l'occupation marqueront une courte interruption, mais dès 1944, le Père enseignera de nouveau le français, le latin et le grec jusqu'à ce ses forces viendront à 1ui manquer et, que sera venu le temps de prendre un repos bien mérité.

Parallèlement à son activité de professeur, le Père Goetz exercera pendant presque 40 ans le ministère en qualité de vicaire de Marlenheim. Cela veut dire que, de semaine en semaine il préparera son ministère dominical, que tous les samedis ce sera le voyage vers son lieu de travail ce sera surtout le souci constant de se donner aux âmes, de les sanctifier en leur distribuant le pain de la Parole pour mieux les préparer a recevoir avec foi le pain eucharistique qui donne la vie qui ne finit pas. Longues années passées ainsi dans l'effacement le plus absolu, vertu dictée par un tempérament porté à la discrétion. Mais, années marquées par une persévérance à toute épreuve dans le don total de chaque instant, aussi bien dans le métier. parfois ingrat de professeur que dans le service des âmes à mener vers le Seigneur.

N'est-ce pas là, mes frères, la réalisation, durant toute , une vie, de l'idéal du fidèle serviteur de la Parabole. Cette fidélité constante au devoir à chaque instant, et toujours avec le plus grand esprit surnaturel réduit à néant les différences que facilement nous sommes portés à établir entre grandes et petites choses: aux yeux de Dieu rien n'est petit, car toute notre vie est et doit être l'expression d’une authentique charité, vertu qui nous permet d'espérer que nous passons de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères; Cette Vie, c'est le Christ lui-même, il nous accueille auprès du Père après nous avoir préparé une demeure : "Viens bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maitre."

Nous allons prendre part maintenant au sacrifice eucharistique, mémorial du Christ mort et ressuscité. Par ce Christ mort et ressuscité nous demandons à Dieu, notre Père, d'accueillir son serviteur qui a offert sa vie pour lui ressembler le plus possible. Nous lui demandons aussi d'adoucir la peine de la famille de notre cher défunt en faisant revivre l'espérance chrétienne de notre accueil auprès du Père. Nous n'oublierons pas de demander par le Christ de mettre en chacune de nos vies l'amour qui,au jour où Dieu nous appellera, nous fera passer de la mort à la Vie

Page précédente