Le Père Joseph GOETZ

Décédé à Schirmeck e 27 novembre 2010, âgé de 91 ans.
Né : 11/10/19, Willgottheim (67). Profès : 7/9/39, Orly. Prêtre : 4/6/44, Chevilly.
AFFECTATIONS : SENEGAL : Bignona (46-70) ; Kafoutine (71-80). FRANCE : Herbitzheim (81-94, curé) ; Saverne (1994-2008) ; Wolxheim (2008-2010).

Le Père Goetz a écrit un jour : " Si quelqu'un pense pouvoir dire un mot de moi, qu'il ne me "canonise" pas ! Ce serait faux et on ne le croirait pas !  Bien sûr, pas de couronnes, mais si quelqu'un veut faire un geste, qu'il fasse dire une messe pour moi ou fasse un don pour les missions. Merci !".
Après sa formation spiritaine, vécue pendant la guerre 39-45, il est nommé pour le Sénégal où il arrive en 1946, à BIGNONA et retrouve un compatriote, le Père Henri Weiss, très fatigué. Il apprend la langue diola qu'il maîtrisera à la perfection et dessert les 40 villages à bicyclette. Cinq ans après son arrivée, il est nommé curé de Bignona, importante mission de plus de 10.000 catholiques. Il avait le don de reconnaître les gens, de les appeler par leur nom et prénom quand il les avait rencontrés une seule fois. Il fut aussi un grand bâtisseur car il tenait à ce que chaque village ait son église : les gens apportaient leur part de travail, ils en étaient fiers et cela cimentait la communauté locale. Il construisit plus de 30 églises sans parler des autres constructions : maisons pour les Sœurs et les Frères, écoles, salles de catéchisme,  dispensaires… La prunelle de ses yeux, ce fut les catéchistes qu'il réunissait chaque mois pour leur formation spirituelle, humaine et pratique. Avant son départ de Bignona, sa paroisse a donné un évêque, plus de 10 prêtres, autant de frères et une bonne vingtaine de Religieuses à l'Eglise : une vraie pépinière de vocations ! Cette fécondité se prolongera après son départ.
En 1971, l'évêque décida de confier cette paroisse si vivante à des prêtres sénégalais et envoya le Père Goetz fonder la mission de Kafountine chez l'ethnie des karones. Il fallut repartir à zéro ! Son tour de force a été de trouver une douzaine de volontaires pour devenir catéchistes qu'il commença à former au cours de sessions régulières. Il reprit ses chantiers de constructions avec le concours de toute la population (chrétiens, musulmans, animistes) et fit venir des Sœurs. Tout ceci en apprenant courageusement la langue des karones pour la conversation courante et la liturgie.Il avait un petit faible pour les vieilles grand-mères qu'il accueillait cordialement.
Chaque année au 19 mars, la fête de St Joseph était l'occasion pour tout ce peuple de manifester son affectueuse et joyeuse reconnaissance à celui qui donnait le meilleur de lui-même au service de l'annonce de l'Evangile chez eux.
Mon "grand" frère Joseph, toi que les Diolas appelaient : "Djimoukorey", le lion,  je te dis "lako di kasumay - katoral  di kasumay" c'est-à-dire "repose en paix – adieu dans la paix !"
Francis KIHM
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