Le Père Jean-Marie GRIVAZ

Décédé à Onnion (74) le 26 juillet 2008, âgé de 94 ans.

: 27/06/14, Mégevette (74). Profès : 08/09/34, Neufgrange. Prêtre : 05/07/42, Cellule
AFFECTATIONS : FRANCE : Nancy (1943-1945, vicaire instituteur). CONGO : Mbamou (1945-1948, professeur).; Ouenzé (1948-1971, curé) ; Tala-Ngaï (1971-1992, curé). FRANCE : Chevilly (1992-2008, retraite).

En 1925, Jean-Marie accompagne son frère Eugène à Allex : premier pas vers les Spiritains. Ce frère, Eugène, va mourir de la tuberculose cinq ans plus tard pendant son noviciat. Jean-Marie s’est promis de le remplacer.
Après avoir suivi le parcours habituel des Spiritains, le voilà prêtre en 1942. Son affectation : le Congo ! Il devra attendre la fin de la guerre pour y arriver. Jean-Marie commence à apprendre le Lari tout en enseignant au petit séminaire de Mbamou. Mais le Père Moysan vient le chercher pour qu’il fonde une nouvelle paroisse à Brazzaville car des nouveaux quartiers ne cessent de grandir. Il doit alors apprendre le Lingala. Pendant 3 ans, tout en logeant dans la paroisse de Sainte Anne, il commence la fondation de la paroisse de Ouenze. Il y restera 24 ans. De nouveaux quartiers se développant, il fonde encore une annexe, à Tsieme, puis une nouvelle paroisse à Talangaï, avec son annexe "Tout Pour le Peuple". Au total, on lui doit la fondation de quatre paroisses dans la partie nord de Brazzaville. Pour construire, il lui fallait des ressources : il organise la fabrication et la vente de parpaings. Cela lui permit de se procurer les ressources indispensables pour construire des bâtiments paroissiaux, résidences, chapelles, écoles. Le dernier presbytère qu’il a construit pour lui-même, à Talangaï, témoigne de son goût de la simplicité : juste ce qu’il faut pour que cela soit propre et fonctionnel.. Mais il a surtout suscité et accompagné des communautés paroissiales. Ce n’était pas facile de faire l’unité dans une paroisse où plusieurs ethnies (du nord et du sud) cohabitaient.
En 1992, après une opération de la gorge, ses cordes vocales ont été gravement altérées. Pour lui, homme de la parole, ce fut une croix. Ce handicap l’a décidé à rentrer en France, à Chevilly. On aimait lui rendre visite et il appréciait cela. Tous ceux qui l’ont connu appréciaient son sens de l’humour, un humour taquin et malicieux, qu’il a gardé jusqu’à la fin.
Chaque année, il avait l’habitude de faire un séjour en été dans son village natal. Cette fois-ci, ce sera pour y rester définitivement, inhumé près des siens. On l’a retrouvé un matin, mort, le visage paisible, assis dans son fauteuil, chapelet à la main.
Joseph Mermier
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