Frère François GROBEL

Décédé à Paris le 17 juillet 2004, à l'âge de 73 ans. Né : 29/01/1931, Sciez (74). Profès : 06/10/1961, Piré.
AFFECTATIONS: CAMEROUN: Lablé (63-71, maçon, mécanique). FRANCE recyclage (71-73). CAMEROUN : Lablé (73-2001). FRANCE : Hôpital (2002) ; Cheville (2002-2003) ; Allex (2003-2004).

Gilbert aurait pu rester dans sa Savoie natale et mener une vie paisible. N'avait-il pas un beau métier en mains (ferronnerie et maçonnerie) ? Les années tournent. Pendant longtemps, il guette un signe. Le Père Louis Gaspard sera ce signe. Gilbert n'hésite plus : il sera missionnaire spiritain. Fini à tout jamais la montagne, le ski, le théâtre ; c'est dans les contrées lointaines qu'il vivra sa vie, au service de l'Église. Il ne s'appellera plus Gilbert, mais François de Sales, du beau nom du saint évêque d'Annecy, son diocèse. Comme lui, il vivra simplement en se donnant totalement à Dieu et aux autres. Joyeux du choix qu'il a fait une fois pour toutes, il portera toujours en lui cette ardeur communicative et joyeuse de l'apôtre, aimant redire à son entourage la beauté et la richesse de la vie missionnaire.

Montagnard à l'écorce un peu rude, dur à l'ouvrage, résistant au froid et aux intempéries, il saura s'adapter aux conditions frugales de la vie religieuse, et davantage encore au climat chaud et humide de l'Afrique centrale et à la pauvreté des moyens mis à sa disposition pour réaliser ce qu'on lui demandait de faire. Grand bricoleur, il arrivait à bout de tout, tour à tour maçon, menuisier, électricien, plombier ou mécanicien. Il aimait son travail et le faisait avec précision. Il savait organiser et diriger une équipe sur un chantier. Disponible jour et nuit, il aimait rendre service en authentique fils de nos fondateurs.

Mais d'où lui venait l'optimisme qui ne le quittait jamais? Où avait-il acquis ce regard bienveillant sur ses ouvriers de Lablé, sur les jeunes apprentis qu'il formait, ou encore sur les gens simples de la région de Bafia comme sur ses confrères ? Il savait lire la vie de ceux qu'il croisait dans le grand livre de l'amour de Dieu. Comment dans ce cas ne pas s'entendre avec tout le monde ? Sa prière ne pouvait être que joyeuse. Glissée dans celle de Jésus, elle était louange et reconnaissance. Car le joug de la vie religieuse lui fut toujours léger. Il s'en était emparé avec enthousiasme, il le porta avec ce feu qui brûle le coeur, en réponse à l'appel auquel il avait répondu une fois pour toutes et dont il est aujourd'hui comblé au-delà de toute espérance.

Fier de ses montagnes, François était encore plus fier de sa vie missionnaire passée au service de l'Église du Cameroun, fier de sa vie en communauté avec des confrères qu'il appréciait, fier de son travail, mais aussi fier du travail des générations qui l'ont précédé et des jeunes qui aujourd'hui prennent petit à petit la relève. Ceux à qui il revient de le faire t'ont déjà inscrit dans la grande lignée des Frères Courage. François, merci !
Gabriel Myotte Duquet

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