Le Père Martin GROFF
décédé à Paris, le 14 novembre 1988, à l'âge de 61 ans.


Le 20 juillet 1927 est né Martin Groff, l'aîné d'une famille de quatre garçons qui habitait à Hausgauen, dans le HautRhin. Une grande affection l'a toujours uni aux siens, en particulier à son jeune frère tué sur le front de Russie (un de ses plus grands chagrins).

La grande discrétion de Martin ne nous permet pas de bien connaître ses premières années, cependant on sait qu'il a été élève à Blotzheim. Imitant un de ses oncles, Père Blanc et missionnaire en Tanzanie, il décide de se mettre au service du Christ et choisit d'entrer dans la Congrégation du Saint Esprit.

1940 : voici venu le temps des épreuves et de l'exode. Martin et ses camarades de classe se retrouvent à Allex. Quelques mois passent, et c'est le retour en Alsace ... pour peu de temps d'ailleurs car en 1943 (il n'a que 16 ans), a lieu l'incorporation de force dans l'armée allemande. Ces années de guerre marqueront profondément le jeune Martin confronté tout à coup à des réalités auxquelles il n'avait pas songé. C'est dans un tel contexte que mûrit son projet missionnaire. Dès sa libération, après un court repos en famille, il fait une année d'études à Saverne et entre au noviciat de Cellule. Puis c'est le parcours normal de la formation qui aboutit à l'ordination sacerdotale à Blotzheim, en 1953. Pour le jeune prêtre, le chemin de l’Afrique passe par Rome où il doit préparer une licence de théologie. Lors de la consécration à l'apostolat, les portes du Cameroun s'ouvrent devant lui.

La première année africaine est consacrée à l'enseignement au Séminaire d'Akono où les vocations sont nombreuses et les amitiés, solides. Ensuite il est nommé vicaire à Mbalmayo et à Yaoundé. Au retour d'un congé, il se voit confier la mission de Saa. Pendant 9 ans, il va se dépenser pour sa paroisse : implantation d'un collège , constructions de toutes sortes.

Nous sommes en 1968; au cours d'une -année de recyclage à l'Institut Catholique, Martin vit du dedans les évènements de l'époque et en 1969, il rejoint le Consortium, des étudiants à Lyon qui vient d'ouvrir ses portes. A ce moment ses Supérieurs le nomment Régional pour le Sud et animateur au S.C.D., organisme de développement et de coopération pour le Tiers-Monde. La rencontre avec des jeunes de tous horizons permettra à Martin de vivre à l'heure de l'Afrique, même s'il ne vit plus en Afrique. Hélas un infarctus retarde son retour au Cameroun ... de 15 ans. C'est plein d'un enthousiasme nouveau que le Père Groff débarque à Douala à la fin de l'année 1983.

En 1985, la responsabilité de la Procure des Missions à Paris lui est proposée. Il accepte, non sans éprouver un déchirement. Depuis trois ans, il assure avec dévouement ce service de la Congrégation et des jeunes Églises qui ont recours à lui. C'est dans cette attitude que le soir du 6 novembre, Martin nous a quittés. Sa foi, son travail, son attention aux autres et sa fidélité restent pour ses frères spiritains un encouragement à vivre au mieux le même idéal missionnaire qui fut le sien.
Jean BASSOT

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