Le Père Antoine GRUBER
décédé à Wolxheim, le 19 février 1989, à l'âge de 77 ans


Le Père Antoine Gruber est une de ces figures missionnaires qui impressionnent. Son regard aurait pu intimider, s'il n'agit pas été éclairé par un sourire qui mettait tout le monde à l'aise. Son rire était communicatif et c'était toujours un plaisir de lui rendre visite ou de le rencontrer en chemin.

Antoine était plein de force et de santé, mais la maladie a été sa compagne durant toute sa vie. Il en souffrait d'autant qu'il ne pouvait réaliser tout le travail qui s'offrait à lui.

Il est né le 1er octobre 1911 à Kindwiller, localité située dans le nord de l'Alsace. Ordonné prêtre à Chevilly le 3 octobre 1937, il reçut l'année suivante son obédience pour le diocèse de Douala. Son premier poste a été Eseka. Chargé de l'enseignement, il se montre dès le début un éducateur très doué et plein d'idées neuves. Mais la maladie l'arrêta dans son élan et l'obligea à prendre un repos de deux ans à Montana.

De retour au Cameroun, Mgr Bonneau le nomme à Nden où il reprend l'enseignement et sous sa direction l'établissement où il travailla devint une école pilote pour tout le Sud Cameroun.

Il fallait quelqu'un à Dizangue, pour fonder le poste d'Ekité. Voisin de Japoma, son évêque le plaça alors dans cette Mission pour prendre la direction des écoles du diocèse de Douala. Une fois encore la maladie le contraint à un séjour en Europe. Nommé Supérieur de Neufgrange, puis de Blotzheim, il gardera toujours l'espoir d'un retour au Cameroun.

En 1969, j'ai eu la joie de l'accueillir à la Procure de Douala d'où ensemble, nous avons visité ses anciens paroissiens. Au cours de ces visites, il m'a été donné d'apprécier ses qualités humaines, sa jovialité et l'estime que lui témoignaient ceux qu'il avait quittés huit ans auparavant .... Du diocèse de Douala, il est alors appelé à tenir compagnie aux confrères d'Ayos, dans le diocèse de Nlbalmayo, puis à -remplacer l'abbé Frédéric à Mfumasi. Il y demeurera jusqu'à son retour définitif en . septembre dernier. Très affaibli, il doit faire à nouveau un séjour à Montana et c'est de là qu'il nous est revenu quelques jours avant son décès.

Homme de service et de prière, Dieu seul connaît la force d'âme et la charité qui ont animé son apostolat à travers ses heures de souffrances. Il ne s'en plaignait jamais et semblait toujours plein de dynamisme.

Quand ses confrères lui disaient de se reposer, il se contentait de sourire. C'est avec ce sourire que je l'ai quitté tout récemment. Edouard NEFF

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