Le Père Michel GUILLEMIN
décédé à Langonnet le 4 novembre 2000, âgé de 83 ans
Né : 18.01.17, Chambéry (73). Profès : 18.09.36, Orly. Prêtre : 07.07.46, Chevilly

AFFECTATIONS :
FRANCE - Langonnet, malade, convalescence (47-51).
CONGO - Boundji (51-57) ; Leketi, Ewo (58-59) ; Foi-t-Rousset, Liranga, Dongo (60-63).
- GUYANE - Sinnamary, (63-69).
- FRANCE - Propières(69), curé (69-75) ; Bletterans, prêtre auxiliaire (76-77) ; Piré(77-95) ; Langonnet (95-00).


MICHEL GUILLEMIN fait ses études secondaires au Prytanée militaire de La Flèche. Il entre ensuite au noviciat. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier, et sa captivité dure jusqu'en 1942. A ces années de privation il réagit par une boulimie qu'il gardera une grande partie de sa vie. A la consécration à l'apostolat, il est retenu à Langonnet, pour raison de santé ; il s'y dit «manoeuvre », S'occupant de tâches matérielles. Son séjour dans le vicariat apostolique de Fort­Rousset (qui devint évêché en 1955) va durer douze ans, pour la plus grande partie dans les missions de l'Alima, puis à Fort-Rousset. On le retrouve un peu plus tard à Sinnamary en Guyane. Rentré définitivement en France, il se consacre au ministère paroissial dans le Rhône, puis à Bletterans. Vint ensuite le temps de la retraite, à Piré d'abord, puis à Langonnet.

Toute sa vie Michel a porté en lui le souci bien spiritain de faire connaître Jésus-Christ à ceux qui n'avaient pas encore eu l'occasion de le rencontrer. C'est cette « nécessité » qui, malgré tous les handicaps qu'il se connaissait, l'a conduit à la suite de son Maître en « eaux profondes », tant au Congo qu'en Guyane ou encore en France, là où peu d'ouvriers osent s'aventurer. Il a vécu jusqu'au bout la folie de la Croix.

Michel a toujours eu une santé fragile. Il a connu notamment des problèmes de vision, et les années passées au soleil équatorial, en Afrique ou en Amérique, n'ont pas atténué ce handicap. Privé de la lumière de ses yeux, il a voulu transmettre une autre lumière et il s'est engagé au service des mal-voyants. Humblement, il aime à rendre service dans les petites choses. Il revêt en toute simplicité son tablier et se met au travail, manie le râteau, pousse la brouette... Il déteste la solitude : très agréable dans sa conversation, jouissant d'une grande culture, il aime enrichir les autres et le fait souvent avec originalité et humour. Il ne se met jamais en colère, même quand ses confrères lui font sentir sans détour leur agacement. En vrai philosophe, il attend que cela se passe. Bon religieux, les deux piliers de sa dévotion sont la vierge Marie et sainte Thérèse de Lisieux. Ses derniers mois à l'infirmerie de Langonnet le préparent à l'ultime rencontre. Il s'éteint paisiblement en faisant sienne la parole de la petite Thérèse : « Je ne meurs pas, j'entre dans la vie ».
Job Morvan