Le Père Jean GUILLOUX,
décédé à Paris, le 26 février 1986,
à l’âge de 56 ans.


Aîné d’une famille de trois enfants, Jean Guilloux est né le 28 mai 1930 à Cléguérec, dans le Morbihan. Très jeune, il pense au sacerdoce, mais avec le désir de rester dans son diocèse de Vannes. Pendant ses années d’études à Saint-llan, l’évocation fréquente de l’Afrique par ceux qui en reviennent, l’oriente vers la vie missionnaire. Vocation éprouvée pendant des années, car son père ne donnera son accord que tardivement.

Après son année de noviciat, il fait profession en 1949, à Cellule. Il fait ses études de théologie à Chevilly, où il est ordonné prêtre le 7 octobre 1956. Sa première affectation est pour le Congo. Dans le diocèse de Brazzaville, il est nommé à la mission de Kindamba. ll y restera huit ans, d’abord comme vicaire, puis comme responsable. La population de cette mission est relativement faible : 12 000 habitants, dont 6 000 chretiens, mais c'est un vaste territoire. Le P. Guilloux s’attache profondément à cette région et à ses gens ; il visite constamment les villages, et son travail pastoral, patient et tenace, préparera pour une part le réveil spirituel de Kindamba, qui connaîtra un peu plus tard l’éclosion des communautés chrétiennes.

En 1965, I’évêque lui confie la formation des jeunes Frères de Saint-Joseph, à Brazzaville. Il assure en plus, à temps partiel, un ministère pastoral dans la paroisse de Jesus-Ressuscité, dans un quartier neuf de la ville. Des difficultés de santé lui imposent un retour en France, en 1969. Pendant quatre années, en résidence à la maison mère, rue Lhomond, il partage son temps entre les hôpitaux, où il subit des opérations, le secrétariat de la revue Pentecôte sur le monde, et une présence informelle dans le milieu des étudiants africains : accueil, visites, conseils, aide. A cette même période, les évêques de France, particulièrement ceux des grandes métropoles universitaires, veulent la création d’une aumônerie spécifique des étudiants africains, du fait du nombre croissant des jeunes étudiants d’Afrique et d’ailleurs, de leur diversité, de leur mobilité.

En 1973, cette aumônerie est créée à Paris et confiée au P. Guilloux ; il est chargé en même temps de la coordination avec les autres aumôneries des villes universitaires. Pendant dix ans, malgré une santé passablement délabrée, il va investir, avec cœur et intelligence, beaucoup de générosite dans cette nouvelle mission. Il organise cette aumônerie comme un lieu de rencontre, d’animation, de confrontation des idées, d’entraide matérielle et morale, de formation chrétienne aussi pour des jeunes se préparant au baptême, au mariage, etc.

Puis des problèmes matériels, et d’autres plus personnels, mettent au ralenti l’action de l’aumônerie et de l'apostolat du P. Guilloux. Il s’oriente alors vers un travail d’alphabétisation, dans un souci de solidarité avec les plus démunis, tels que sont très fréquemment nombre d’étrangers nouvellement arrivés en France, surtout des réfugiés. Fin 1985, nouvelle hospitalisation : une opération importante révèle un mal imparable. Quelques semaines de traitement et de soins, et il meurt brusquement le 26 février 1986. Lors de l’inhumation, le 28 février, le nombre d’étudiants africains et d’amis témoignait de son influence. L’un d’entre eux confiait : « Quand je suis arrivé à Paris, je ne connaissais personne. Le P. Jean Guilloux m’a hébergé chez lui les premiers jours. ll m’a accompagné pour toutes les démarches d’inscription à l’université. Si j’ai maintenant obtenu un doctorat, c’est à lui que je le dois. C’est pour cette raison que je suis là aujourd’hui ». -
Clément Piers - PM, n° 124.

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