R.P. GUILLOUZIC
Annales du Diocèse de Port-Louis 1916-1926 p. 129


né à Grandchamp, (Morbilham), diocèse de Vannes, le 21/03/1875 ; premiers vœux àGrignon, le27/10/1898 ; vœux perpétuels à Boké (Guinée), le 08/09/1901 ; diacre à Chevilly, le 10/03/1900 ; prêtre à Chevilly, le 31/03/1900 ; décédé à Maurice, le 18/03/1923, à l’âge de 47 ans, après 24 ans de profession . Il a travaillé à Maurice du 16/03/1914 jusqu’à son décès, survenu à St Jean ; il est enterré à Ste Croix.

18 février 1923. Au seuil de la quarante-neuvième année de son âge et de la dixième de son séjour à Maurice, le R.P. Guillouzic C.S.Sp meurt à Saint-Jean .

Il était né à Grandchamp,, diocèse de Vannes, le 21 mars 1875 . Entré dans la Congrégation du Saint-Esprit le 22 septembre 1894, ordonné le 31 mars 1900, il travailla en Guinée Française, à Boké d'abord (octobre 1900 - mars 1903), puis à Boffa . Frappé d'une congestion cérébral à la suite d'une insolation, en janvier 1904 il dut rentrer en France . Il mit longtemps à se remettre — et incomplètement . Au début de 1911, ses supérieurs le crurent assez bien pour être envoyé à 1a Guadeloupe . Au bout de quelque semaines à Basse-Terre (9 février - 28 mars) il lui fallut reprendre le paquebot . Trois ans à Notre Dame de Langonnet le rétablirent à peu près .

Il arriva chez nous le 16 mars 1914, juste à l'heure où avait lieu l'enterrement du R.P. Herchenroder C.S.Sp..Il le remplaça immédiatement comme vicaire à l'Immaculée, spécialement affecté à la desserte de Cassis et de Pailles . Pendant les épidémies de peste il se trouva donc chargé du lazaret organisé au bas de la Montée des-Hussards : c'était le ministère qu'il préférait ; il y consacrait tous les instants dont il disposait, faisant presque toujours à pieds 1e trajet de trois miles .

Le Dimanche des Rameaux de l'année dernière il s'apprêtait à monter en voiture pour aller dire la Messe aux Cassis quand une nouvelle congestion le terrassa . Désormais plus ou moins impotent il s'efforça néanmoins de rendre tous les services à sa portée . Il tenait surtout à ses pestiférés, subrepticement il s'en allait leur faire visite, dédaignant la voiture de la cure ; plus d'une fois des automobilistes le ramenèrent à l'immaculée littéralement épuisé.

Son état s'étant subitement aggravé, le 25 février on le transporta au presbytère de Saint-Jean . Jusqu'à hier matin il put cependant dire la Messe à peu près tous les jours, grâce au dévouement du R.P. Leclerc C.S.Sp. qui l'assistait à l'autel .

Une souriante égalité d'humeur que les fatigues ni la maladie n'altéraient, une rare modestie, une parfaite régularité dans l'observance de sa règle comme dans son travail, un zèle qui passai inaperçu à force d'être discret — ces traits caractérisaient le saint religieux qu'était le Père Guillouzic . Ses ouailles du Faubourg de l'Ouest ne voyaient que par lui .

Le Père Joachim GUILLOUZIC,
1875-1923


Joachim Guillouzic naquit à Lopabu, commune de Grand-Champ, le 24 mars 1875, de Jean-Pierre et de Marie-Anne Le Bodic. Son père forgeron était justement considéré dans la région.

Il fit ses études secondaires à Ste-Anne d'Auray et se présenta à Langonnet le 21 septembre 1894. Dès cette époque, il fut ce qu'il demeura toujours depuis, un confrère tranquille, modeste, volontiers effacé et consciencieusement appliqué à son devoir journalier, auquel il consacrait sans bruit tout ce que la Divine Providence lui avait donné d'aptitudes et de facultés.

Il accomplit son service militaire en 1896-97 et son noviciat l'année suivante. Ordonné prêtre à Chevilly le 31 mars 1900, il reçut son obédience pour la Guinée française. Affecté à la mission de Boffa, il y travailla trois ans, mais atteint d'une congestion après une insolation, il dut rentrer en France en février 1904. Il mit plusieurs années àreprendre un peu de forces.

En 1911, envoyé à la Guadeloupe, il ne put rester que deux mois à Basse-Terre, et revint au pays natal pour trois ans.

En 1914, il débarque à Port-Louis (île Maurice, dans l'océan indien). Il y servira 9 ans à la paroisse de la Conception et dans son annexe de Cassis dont il eut la charge. Il y acquit l'estime et l'affection de tous les fidèles. Une deuxième congestion le terrassa et il mourut doucement le 18 mars 1923. Il n'avait que 48 ans.

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