Le Père Jean-Baptiste GUR, décédé à Strasbourg, le 30 janvier 1987, à l'âge de 77 ans.

Jean-Baptiste Gur est né le 20 juin 1910, à Hirsingue (Haut-Rhin). Il fait ses études secondaires, d'abord à Blotzheim, puis à Saverne. Il entre ensuite au noviciat d'Orly et y fait profession le 8 septembre 1929. Ordonné prêtre à Chevilly le 4 octobre 1936, il est envoyé au Congo l'année suivante ; il y restera plus de quarante ans. Rentré en France en 1981, il meurt, à Strasbourg, le 30 janvier 1987.

Le P. Joseph Le Badezet témoigne : « J'ai connu le P. Gur à partir de 1952. C'était d'abord un vivant… “ Et encore, tu ne m'as pas connu quand j'étais jeune ”, disait-il, en évoquant sa première mission, à Mindouli. Il se lançait avec la même énergie dans la musique et l'arrachage des dents, dans la construction des églises et celle des écoles, dans les tournées de brousse et le catéchisme à la mission.

« Le développement ? Il n'avait pas attendu qu'on en parle pour en faire, avec ses fours à chaux, son troupeau de bœufs, et autres entrerises… Rien de ce qu'il entreprenait ne ressembalait à une activité brouillonne : tout était parfaitement organisé et quelquefois chronométré. C'était un passionné de football : “ Samedi, tu assure les confessions… Il y a France-Yougoslavie ”.

« Le P. Gur était aussi un Père supérieur. L'époque y était pour quelque chose, ainsi que le tempérament alsacien et, bien sûr son caractère personnel. Mais quelle reconnaissance je lui dois ! On arrive plein d'illusions , sans expérience, et il vous prenait en main : il expliquait longuement, patiemment. Dans sa bouche, “ Voici comment je fais ” voulait dire “ Voici comment il faut faire ”

Très directif, mais je ne l'ai jamais senti oppressif. Au retour de la tournée, après le partage d'une bière glacée et obligatoire, il y avait le compte rendu sérieux, amical et réconfortant, village par village, mais sans rien d'inquisiteur. Jean-Baptiste était un patron, pas un adjudant. A un homme aussi entier, l'évolution de l'Église et des méthodes d'apostolat a posé des problèmes… Il a su les résoudre. Il s'occupait des malades, de tous les malades, avec un mélange de fermeté et de gentillesse.

« Enfin, le P. Gur était un ami. Une de ses dernières acitivités, alors qu'il était à la mission de Hamon, a été celle de doyen. Il avait su créer, dans nos rencontres trimestrielles, une ambiance amicale et joyeuse qui a continué après son départ.

« Son amitié était franche et virile : il exprimait sans fard sa pensée et ses désirs ; en retour, il attendait la même franchise. Il ne se rendait pas tout de suite, car il aimait la bagarre ; mais il tenait compte de ce qu'on lui avait dit. Il était plein de délicatesse et d'attentions à l'égard des autres. Il savait se souvenir des fêtes et des anniversaires ; il était fidèle à répondre aux lettres, mais il espérait de ses amis la même attitude.

« Rentré en France en 1981, il n'a jamis oublié d'écrire à ses anciens confrères, ni de les aider. J'ai reçu sa dernière lettre une semaine avant sa mort. C'est en la relisant, après sa mort, que j'ai compris qu'il savait et qu'il voulait me donner une dernière preuve de son amitié. » -
PM, n° 130.

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