Le Père René GUYADER,
1871-1925


René naquit à Douarnenez le 24 août 1871 de François Guyader et de Marie Gloaguen. Ses parents, marins pêcheurs, habitaient 3 rue de l'Observatoire. René commençait à suivre son père comme mousse, quand il connut la congrégation par le P. Jean-Marie Lejeune, et par son curé le chanoine Le Duc, qui le recommanda au P. Limbour pour l'accueillir parmi les Petits-Clercs de St-Joseph à Beauvais. Il termina ses études à Chevilly, où il fut ordonné prêtre le 1er janvier 1898, et reçu comme profès dans le congrégation le lendemain.

Affecté aux missions de Mgr Augouard, il parvint à Brazzaville et vécut deux années pénibles de navigation sur le Congo, comme capitaine du Léon XIII. Que c'est-il passé qui motiva son départ ? Toujours est-il que le P. Guyader, sur la voie du retour en France, s'arrêta à Libreville et, après quelques semaines de repos, fut incorporé aux missions du Gabon par Mgr Adam, qui l'affecta à la mission de N.D. des Trois Epis.

Peu après il lui demandait de participer à la fondation de la mission de St-Martin des Apindjis sur les rives de la Haute-Ngounyé. Le 16 mai 1900, la caravane uniquement composée de porteurs Ivilis se mettait en branle. Il fallut trois jours de marche pour arriver à la prémière étape. Mais les porteurs, refusant d'aller plus loin, étaient repartis àleur point de départ. Après entente avec le P. Boutin, supérieur des Trois épis, les Ivilis consentirent à revenir pour poursuivre la route sur deux grandes pirogues jusqu'au pays des Apindjis.

Dans une case provisoire en bambous, en bordure du fleuve, les missionnaires se mirent au travail matériel de l'implantation. Au bout de quatre ans, les bâtiments nécessaires étaient construits, solides et convenables. Autrement difficile était le travail auprès des âmes des villageois, pour rompre la barrière du langage inconnu et des coutumes contraires à l'évangile. Patience et bonté de tous les jours firent plus que la parole. Si bien que les enfants pleurèrent au départ en congé du bon P. Guyader.

Celui-ci se remit rapidement de ses fatigues au grand air de Bretagne et près de sa nombreuse famille àDouarnenez. Aussi dès le 29 juin 1907, le Père revenait prendre sa place et la direction de la mission de St-Martin des Apindjis. Une païenne, du nom de Mikési, fut la grande collaboratrice du Père Guyader ; elle lui signalait tous les malades en précisant exactement leur résidence. Inutile de dire que le bon Dieu ne laissa pas Mi-kési sans récompense : elle aussi reçut le baptême des mains du Père "Yader", comme on disait au village. Les catéchistes vinrent ensuite multiplier les possibilités d'évangélisation.

Sans être malade, atteint d'un peu de surdité, et fatigué par treize années du deuxième séjour, le Père alla de nouveau demander des forces à la Bretagne. En août 1921, il revenait pour son ultime séjour. Il reprit ses courses aux malades, ses visites aux catéchistes. Entre temps il révisait son catéchisme en langue "Pindji", s'occupait des apprentis, du jardin, des magasins, de la cuisine, pendant que ses confrères s'occupaient des plantations de caféiers. Son grand plaisir était de bénir avec le plus de solennité possible les mariages chrétiens, trop rares encore.

En février 1925, le médecin exigea son rapatriement. Sa sœur la plus affectionnée le reçut à Dinan. L'Archiprêtre de St-Sauveur l'entoura de délicates attentions. C'est lui qui écrivit au Supérieur général "Monseigneur, le bon Père Guyader vient de rendre son âme à Dieu, près de sa sœur qui l'entourait de ses soins dévoués, et près de nous, ses confrères, qui l'aimions et l'estimions beaucoup. "

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