Le Père Eugène HABLITZ
décédé à Ottmarsheim (68), le 8 janvier 1979, à l'âge de 75 ans

Le Père Eugène HABLITZ, né à Mulhouse le 10 février 1904, était le plus jeune d'une famille nombreuse. Après ses études secondaires à Saverne, dont une partie pendant la guerre 1914-18, il entre au Noviciat à Orly en 1924 et y fait profession, le 8 septembre 1925. Prêtre à Chevilly, le 4 octobre 1931, il fait sa Consécration à l'Apostolat, le 10 juillet 1932 et part, à l'automne suivant pour l'Angola. Il est- d'abord affecté à la Mission de Bailundo (Cubango), où il est spécialement chargé du secteur de Mungo.

En 1938, il devient Supérieur de la Mission de Galangue, où il travaillera jusqu'en 1947, en compagnie d'un confrère hollandais, le P. VERSTEGEN et d'un confrère portugais, le Fr. VENCESLAU. En 1948, est fondée la ' Mission de Mungo, qui sera prise en charge par cette équipe internationale. Région très peuplée, cette mission connut un essor remarquable. Ainsi il y eut, chaque année, plusieurs. centaines de baptêmes d'adultes et autour de 700 mariages. On s'imagine la somme de travail que représente 'un tel effort apostolique. La situation matérielle de la mission était des plus précaires ; les missionnaires habitaient une ferme abandonnée depuis plusieurs années et ouverte à toutes les intempéries. C'était l'époque où les tournées se faisaient à pied. Tandis que le P. VERSTEGEN visitait les villages (200 catéchistes), le P. HABLITZ restait au centre. Il tenait avec un soin rigoureux le registre du " status animarum ". Il avait aussi une magnifique chorale. Petit à petit, au fil des ans, les conditions matérielles s'améliorent : une école et une église sont construites.

Mais c'est surtout à partir de 1965 que l'ensemble des bâtiments de la mission prend corps, grâce à " Misereor - et aux dons du diocèse de Cologne. Une nouvelle résidence des missionnaires est construite, ainsi qu'un dispensaire, une maternité et une église. La Mission de Mungo comptait alors 1 800 élèves au Primaire. Tout ce secteur a donné à l'Église une demi-douzaine de prêtres dont deux évêques et plusieurs religieuses.

En septembre 1975, avec les troubles de l'indépendance, le P. HABLITZ a dû quitter " sa " chère Mission, la mort dans l'âme. Il revient en France, en Alsace, où on lui confie l'aumônerie des Bénédictines d'Ottmarsheim (68). Le 8 janvier dernier, il prit part au repas qui avait réuni les Spiritains du secteur de Blotzheim, autour de notre Supérieur Général. Un confrère le ramena à Ottmarsheim et le soir même de ce jour, au début du souper, il fut pris d'un malaise et s'affaissa. Il a été inhumé au cimetière de Blotzheim, à l'ombre -du
Notre-Dame du Chêne. P. Antoine BERINGER. '