Le Frère Nicétas HALBY
décédé à Lékéti, le 23 avril 1909,
à l’âge de 31 ans


Né à Genneville (Calvados), le 3 novembre 1877, Honoré Halby fut, dès l’âge de treize ans, reçu à la colonie agricole de Saint-Ilan. Les exemples de ses maîtres et de ses chefs lui inspirèrent le goût d’une vie passée dans la pratique du dévouement et de la vertu : la vocation apostolique et religieuse avait germé dans son cœur.

Le service militaire n’affaiblit pas ses bonnes dispositions : bien au contraire. Étant encore au régiment, il avait sollicité son admission au noviciat des frères ; et, sans intermède, il passa de la caserne de Courbevoie à la communauté de Chevilly ; c’était le 24 septembre 1899.

À son oblation, le 2 janvier 1901, il avait reçu le nom de Nicétas. Il eut le bonheur de faire sa profession l’année suivante en la fête de saint Joseph.

Embarqué à Bordeaux le 15 avril 1902 à destination du Haut-Congo, le 17 mai il était rendu au chef-lieu du vicariat. Le soin du jardin lui fut tout d’abord adjugé. Le frère s’en acquitta on ne peut mieux. Tout le monde admirait le potager qui non seulement fournissait de légumes les deux maisons des pères et des religieuses, mais encore rendait tributaires de son abondance et des particuliers et le marché lui-même.

La surveillance des ouvriers loangos lui fut également confiée ; et plus tard on l’occupa encore à la fabrication des briques. Avec cela il se faisait un plaisir de rendre tous les services qu’on lui demandait ; et comme il avait des aptitudes assez variées, notamment pour la menuiserie et la maçonnerie, il fit œuvre utile en de nombreuses conjonctures.

Le frère eut à peu près les mêmes charges à remplir lorsqu’en novembre 1907 il passa à Notre-Dame de Lékéti, dans la Haute-Alima. A ce nouveau poste, il fut de plus chargé de la cuisine et de la basse-cour.

En chaque affaire il procédait avec entrain, et son dévouement était à toute épreuve. Travailleur acharné, il se dépensait sans compter avec ses forces et, du matin au soir, il était sur pied. Disons qu’il agrémentait sa bonne volonté de certains traits de vivacité dont ses confrères aimaient à le plaisanter innocemment.

Depuis un mois ou deux, le F. Nicétas se sentait un peu fatigué quand, le 11 avril 1909, le jour même de Pâques, il fut obligé de s’aliter après la grand’messe. C’était un accès de bilieuse hématurique qui se déclarait. Le mardi soir, la fièvre le quitta le laissant très faible, et le malade alla de mieux en mieux jusqu’au jeudi de la semaine suivante.

Il expira comme Jésus, en jetant un grand cri, au moment même où, parmi la communauté réunie pour la prière du soir, le lecteur prononçait ces paroles : « Bénissez, ô mon Dieu le repos que nous allons prendre. » C’était le 23 avril 1909. -
BG, t. 4, p. 99.

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