Le Père HARGUINDÉGUY, 1889-1920

C'est à St-jean-le-Vieux que naquit le ler mars 1889 Jean Léon Harguindéguy. Après ses études couronnées par le baccalauréat, il se destina au séminaire et c'est durant sa première année de théologie à l'institut de théologie de St-Léon de NayBourdettes qu'il se sentit une vocation missionnaire. Aidé par son directeur il se renseigna sur la Congrégation du Saint-Esprit et correspondit avec le Supérieur général. A la fin de l'année scolaire 1906, au cours d'une retraite de huit jours pour se préparer à être lecteur, il se décida à demander son admission, et après un

pèlerinage à Lourdes, bien d'accord avec le curé de sa paroisse, il écrivit au Supérieur des Spiritains : "Je veux être missionnaire. Votre Congrégation me permet d'aller en mission, si je veux y aller. Mes préférences sont à l'Afrique, surtout au Centre de l'Afrique. Entrant dans votre Congrégation, je risque fort de voir mes désirs réalisés."

Il fut donc admis à faire son noviciat à Chevilly où il fit sa profession le 15 octobre 1909. Il reprit ses études de théologie, mais six mois après le médecin le déclara gravement atteint de tuberculose. On l'envoya d'abord se reposer en Algérie dans la communauté de Misserghin où il ne tarda pas à se sentir mieux. Il demanda aussitôt à reprendre ses études et on l'envoya en Suisse au scolasticat de Fribourg où il note les progrès de sa santé avec satisfaction ; il achève ses études, reçoit les ordres sacrés et fait sa Consécration à l'apostolat en juillet 1914.

C'est chez ses parents qu'il était venu visiter que la guerre le surprit. Libéré de toute obligation militaire à cause de sa santé, il resta d'abord se reposer chez les siens, tout en rendant service dans sa paroisse d'origine et dans les environs, car bien des prêtres avaient été mobilisés. En 1915, il est appelé comme professeur à Cellule et l'année suivante à l'institut secondaire de St Pé-de-Bigorre. Les Spiritains en 1910 avaient dû, en effet, quitter le Portugal chassés par la révolution, et les petits scolastiques de cette province avaient été heureux de trouver refuge dans ce collège de St-Pé, à quelques kilomètres de Lourdes. Par la suite, durant la guerre 1914-1918, les élèves portugais purent rejoindre leur pays, mais on pensa qu'un essai de recrutement local pouvait être tenté et on resta jusqu'en 1921. Le Père Harguindéguy resta, lui, dans cette maison jusqu'à la fin de sa vie. Il savait qu'il ne pourrait jamais aller en Afrique comme il l'avait désiré, mais avec courage et résignation il aiderait les jeunes à s'y préparer. Il disait même à son supérieur qu'il considérait sa maladie comme une grâce, dans ce sens.

Il allait s'affaiblissant et le 24 novembre 1920 il dut s'aliter définitivement. Le médecin appelé jugea son cas très grave. Informé alors de son état, il demanda aussitôt les derniers sacrements et les reçut avec piété et calme, répondant lui-meme aux prières. Après l'Extrême-Onction il prit la parole : "Vous direz à Mgr Le Roy (son Supérieur général) que je fais le sacrifice de ma vie pour les vocations, pour ma Congrégation." Il voulut voir tous les professeurs pour leur dire un dernier adieu et s'éteignit doucement après avoir dit : "Au revoir, au ciel." Il n'avait que 31 ans. Ses obsèques eurent lieu dans l'église où il avait fait- sa première communion et où le ler août 1914 il avait chanté sa première grand messe.

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