Le Père Laurent HEBRARD
décédé à Lisle-Adam,le 22 novembre 1990, à l'âge de 85 ans


Le 22 novembre 1990, le P.Laurent Hébrard est décédé à L'Isle-Adam. Malade depuis plusieurs années, il a finalement été emporté rapidement par un oedème pulmonaire. Comme il avait donné son corps à la médecine dès 1975, les cérémonies n'ont pu avoir lieu sur place. Ses obsèques ont été célébrées à la rue Lhomond le 29 novembre.

Le P. Hébrard était né à Paris en 1905. Il avait fait ses études secondaires au petit séminaire de Conflans. Il a voulu se consacrer à la vie missionnaire et il est entré au noviciat spiritain d'Orly, faisant ses premiers voeux en 1924. Il est ordonné prêtre en 1929. L'année suivante il est envoyé au Cameroun. Il y reste 24 ans. En 1954, il part pour dix ans en Guadeloupe. La suite de son travail apostolique se passe en France, au service du diocèse de Tulle, pendant presque 10 ans. Puis, c'est ' l'âge de la retraite, à L'Isle-Adam.

Les discussions post-conc ili aires ont provoqué beaucoup de souffrances pour le P. Hébrard. Dans sa vie de missionnaire très chargée, avec un caractère qui ne facilitait pas le dialogue, il ne lui était pas facile d'accueillir avec sérénité les évolutions de l'Eglise. Il n'a pas quitté l’Eglise, mais il n'a jamais pu être tout à fait à l'aise dans l'Eglise post-conciliaire, et il s'est retiré.

Il a pris ses distances par rapport à la vie de la Congrégation pour sa retraite, mais il n'a pas voulu. s'en détacher. Depuis quinze ans ses choix étaient faits : union administrative, mais liberté d'action. Deux lettres peuvent nous faire comprendre son état d'esprit. Le 16 avril 1990, il rédige une longue lettre pour dire ses dispositions personnelles : "Je peux dire que j'ai des convictions chrétiennes plus fortes qu'au temps de mon noviciat. Mais il y a beaucoup trop de choses qui me choquent dans I’Eglise. Je ne suis pas intégriste, mais intègre". Et le 27 mai 1990, après avoir écouté la messe radio­diffusée à partir de la Chapelle de la rue Lhomond, il écrit : « J'étais uni à la Congrégation en entendant à la radio la messe de l'Ascension à la Maison-Mère. »

Qu'au delà de ses souffrances et de ses déchirements, le Seigneur accueille notre confrère dans sa paix.
Jean SAVOIE

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