Le Père François HEIM
décédé a Strasbourg, le 16 avril 1992, à 89 ans


Né :02.10.02 à Haguenau (Strasbourg); Profès : 11.02.25 (Orly); Prêtre 07.10.29 (Chevilly). Affectations : Madagascar : SainteMarie de Diégo-Suarez (30-40); Imerimandroso (40-50); Andapa (52-59); Fénérive (60-66). - France : Curé de Singrist (Strasbourg) (68-87). Retraite : Wolxheim (87.-92).

Le Père François Heim a déployé, en son temps, une activité considérable à Madagascar, dans un nombre limité de postes. Mais les détails caractéristiques ou pittoresques nous manquent. Même dans sa correspondance on ne trouve qu'une allusion a un pèlerinage malgache en 1950 et à une hospitalisation à Haguenau en 1967. Tout alors allait bien et il envisageait de repartir.

Mais on dut en juger autrement, puisque en janvier 1968 il est nomme à Singrist, près de Marmoutier, comme curéadministrateur. Là encore, il mène une vie très active. Il se fait remarquer par son don de l'hospitalité, surtout à l'égard des pauvres. L'épreuve la plus dure qu'il eut à subir fut un cambriolage, presque à la fin de sa présence à Singrist (il avait 84 ans). En pleine nuit deux jeunes malfaiteurs escaladèrent la maison, ligotèrent leur victime sur une bouteille de gaz et le dévalisèrent. Entre-temps, le curé défaisait ses liens et tentait de prendre la fuite. Les deux individus l'ont rattrapé et religoté avant de quitter 1 es lieux avec sa voiture. Le vol des bouteilles, des bijoux ou de la vaisselle lui faisait moins mal que celui de l'argent : 5 000 francs, rassembles pour être envoyés à Madagascar. L'argent pour ses pauvres de la mission, volé par ses pauvres d'Alsace !

Car, en plus de son travail paroissial, il a toujours continué à oeuvrer pour son ancienne mission. Il n'a pas craint de s'imposer le travail fastidieux du ramassage de vieux papiers pour aider financièrement ceux qu'il n'avait quittés qu'à contre-coeur.

A Wolxheim, où il a passé cinq ans, le P. Heim laisse le souvenir d'un prêtre passionné par le ministère sacerdotal et les missions, d'un confrère plein de courage et de bonne humeur voulue dans la souffrance, toujours édifiant par sa vie de prière.
Jean LITSCHGI

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