Le P. ANSELME HEYMANN
décédé à Saverne, le 25 mars 1909
Not. Biog. IV p. 52-60


Enfance et vocation

Joseph Anselme Heymann naquit le 13 mars 1881 , à Sainte-Croix-en Plaine, au diocèse de Strasbourg , et fut baptisé le même jour. Il perdit de bonne heure sa pieuse mère ; mais Dieu, qui le voulait au service de ses autels, veilla paternelle­ment sur son enfance. D'un naturel enjoué, il se plai­sait dans la société de ses camarades, et aimait, une fois l'école terminée, à parcourir avec eux jusqu'à la nuit tombante les champs et les bois du pays natal.

Ce penchant eût pu lui devenir funeste, s'il n'avait été réglé par la crainte filiale et une obéissance aussi prompte que généreuse. Quelque séduisant que fût en effet l'appel d'un camarade ou l'attrait que la belle nature exerçait sur son imagination sensible, il ne s'y rendait qu'après avoir rempli fidèlement sa tâche d'écolier, ou s'il avait été chargé d'un travail, qu'après s'en être acquitté de son mieux. A l'école, il se fit aussitôt remarquer par ses aptitudes musicales. Il avait une belle voix, et sa mémoire retenait facilement un air ou une mélodie qu'il avait entendus une ou deux fois. Aussi, ses camarades, tentés sans doute encore par la ressemblance des noms, ne l'appelaient-ils pas «Anselme » mais « Amsel », tant la douceur, la force et la souplesse de cette voix évoquaient en eux le souvenir du chantre printanier de nos forêts.

Anselme était, du reste, fier et heureux de mettre de bonne heure ce talent au service de Dieu. Admis dès l'âge de six ans dans les rangs des chantres de l'église paroissiale de Sainte Croix, il se montra l'un des plus assidus aux répétitions et serait fait un scrupule de manquer à un office quelconque de la semaine. Sa piété était déjà exemplaire. Il avait une dévotion particulière envers la Très Sainte Vierge ; et c'est bien grâce à la protection de Marie, comme il en convenait lui-même plus tard, qu'il évita les écueils auxquels sa nature gaie et quelque peu légère l'exposait. « Jamais, écrit une personne qui l'a connu de très près et à qui nous devons ces détails, il n'a fait de peine à qui que ce soit, jamais non plus, nous n'avons remarqué en lui quelque chose qui aurait pu attrister le regard de Dieu ». Cette douceur de caractère s'alliait du reste à un réel courage qui, dans une circonstance, faillit même lui devenir fatal. Ayant rencontré un jour avec un de ses camarades un oncle de ce dernier qui, depuis des années, n'allait plus à l'église, il osa lui poser à brûle-pourpoint deux questions de son catéchisme : Pourquoi l'homme est-il sur la terre? Pourquoi Jésus­ Christ est-il mort pour nous sur la croix? Mais la colère de l'incrédule, ainsi mis à la raison, fut telle que, si les deux catéchistes ne s'étaient prestement esquivés, ils auraient payé cher leur audace.

Anselme eut toujours une des premières places dans les compositions de catéchisme. Sa conduite était irréprochable. Il ne lui coûtait pas de s'approcher du sacrement de pénitence, dont les effets salutaires l'affermissaient dans la vertu et lui devenaient une source de la joie la plus pure. Il a gardé toute sa vie un souvenir très vivant du bien qu'avait fait à son âme sa première confession, et il le rappelait volontiers dans l'intimité. Le dimanche de la Passion, 31 mars 1895, il fit avec une piété, angélique sa première communion. Il avait alors 14 ans. Cet acte, auquel il rapporta toujours depuis sa vie surnaturelle comme à son centre et à son foyer, marqua pour lui à la lettre le milieu de sa carrière ici-bas : quatorze années plus tard, le dimanche de la Passion 1909, il rendra son âme à Dieu et trois jours après, le 31 mars, sa dépouille mortelle sera déposée en terre.

La première communion faite, se posa pour les parents d'Anselme la grave question de son avenir. Il avait de la facilité pour l'étude, tandis qu'il maniait avec moins d'adresse le fouet et les instruments de labour. Plus d'une fois, son père, en le voyant tomber de cheval, ou réussir d'une manière peu satisfaisante un travail, lui exprimait son mécontentement, en lui disant : « Jamais nous n'arriverons à faire de toi un laboureur. » Anselme en était convaincu ; aussi se mit-il avec une, grande ardeur à l'étude. Un jour, le maître d'école, qui lui portait de l'affection parce qu'il voyait qu'il y avait de l'étoffe en lui, le prit à part, le questionna sur ses attraits et lui proposa de le préparer au cours préparatoire à l'école normale de Colmar. Anselme accepta avec empressement. Il n'eut aucune peine à obtenir le consentement de son père ; et, dès lors, son unique préoccupation fut l'examen d'entrée à l'école. Mais, quelle qu'eût été sa diligence, il fut ajourné, étant un des plus jeunes parmi un grand nombre de candidats. Dieu avait d'autres vues sur lui. L'échec le fit réfléchir. Il pria et implora l'assistance de la Très Sainte Vierge pour connaître plus clairement la volonté de Dieu à son égard. Il eut alors, pour la première fois, l'idée de devenir missionnaire. Un de ses camarades, entré récemment au Noviciat, à Knechtsteden, lui avait écrit sur ces entrefaites et l'avait fortement pressé de venir le rejoindre. Anselme s'en ouvrit à M. l'abbé Ganter, curé de la paroisse. Celui-ci l'encouragea et lui parla des deux Pères Barthélémy et Ignace Stoffel, originaires de Sainte-Croix, qui depuis de longues années déjà se dévouaient au salut de la race noire. Les paroles du bon et saint prêtre qu'était M. Ganter l'impressionnèrent vivement ; il était décidé à suivre l'exemple de ses, compatriotes et à devenir comme eux missionnaire du Saint Esprit et du Saint-Coeur de Marie.

Le 24 mars 1896, M. Ganter s'adressa au R. P. Acker, Provincial, pour l'admission d'Anselme au petit Scolasticat de Knechtsteden. « Vous avez admis en automne dernier, lui écrivit-il, un de mes paroissiens au postulat des Frères. Il vient d'engager un de ses camarades d'école, Anselme Heymann, à le suivre. Mais ce n'est pas au postulat des Frères que ce dernier désire être admis. Il a pris des leçons de latin pendant plusieurs mois, et ce serait le cas de le recevoir dans une de vos maisons d'éducation, de préférence, à mon avis, dans, celle que la Congrégation du Saint-Esprit vient de fonder près de Cologne. De cette façon on éviterait bien des difficultés avec administration militaire quand l'époque du service militaire sera venue. »

L'admission sollicitée fut accordée. Dès lors, Anselme ne rêva plus que mission. Il attendit, comme nous l'atteste la source où sont puisés ces renseignements, avec une vive impatience et une joie continue que rien ne peut troubler, le moment de quitter la maison paternelle pour suivre sa vocation. L'heure du départ sonna enfin le mercredi 21 avril 1896, fête de son saint patron. Il avait alors 15 ans. Son père, heureux de la détermination que son fils avait prise, l'accompagna jusqu'à Strasbourg et l'abandonna pour le reste du voyage à la garde de la divine Providence.

Années de formation

Anselme arriva sans incidents, le lendemain 22 avril, au petit Scolasticat de Knechtsteden que la Congrégation venait d'installer, deux mois auparavant, dans les bâtiments de l'antique abbaye de Prémontrés, relevée en partie de ses ruines. Dans une lettre qu'il avait à remettre au R. P. Provincial de la part de M. l'abbé Ganter, celui-ci disait : « Je ne doute pas que le jeune Anselme Heymann ne fasse honneur à votre bienveillant accueil. Il ne manque ni d'intelligence ni de bonne volonté. Sa conduite et son application ont toujours répondu, jusqu'ici, à l'attente de ses parents et de ses maîtres. Connaissant les parties élémentaires de la grammaire latine, il ne sera sans doute pas le dernier en cinquième, après quelques semaines de travail.,»

Ces prévisions se réalisèrent. L'examen du mois d'août de cette même année 1896, porte la note « Bien ». Anselme était le second sur quatre, et les Pères chargés de l'oeuvre, qui ne comptait alors que quinze élèves, pouvaient espérer à bon droit d'avoir fait en lui une bonne acquisition. Il avait une grande facilité pour les études, et pour les langues en particulier. Le français et le grec étaient ses matières préférées. Mais ce qui le distingua surtout, ce fut son grand attachement à sa vocation, et son excellent caractère qui le rendait cher à tous ceux avec lesquels il avait des rapports. Toujours content et de bonne humeur, serviable et dévoué, il était estimé de ses confrères aussi bien que de ses supérieurs, qui lui accordèrent, sans hésitation, la faveur du saint habit religieux, le ler avril 1898.

En 1902, pendant sa rhétorique, sa santé, bonne jusqu'alors fut assez éprouvée. Une gastrite persistante l'obligea, en mars, à interrompre ses études jusqu'à la fin de l'année scolaire. L'air natal le remit ; et, en septembre, il était de retour à Knechtsteden pour y commencer la philosophie. Comme les installations faisaient encore défaut, les philosophes, peu nombreux du reste, continuèrent de partager la vie commune des petits scolastiques. M. Heymann s'en félicita. Sa nature communicative y trouvait mieux son compte que dans une séparation complète qui, vu les circonstances, eût été pour lui la solitude. Il continua d'être pour tous un confrère attentif et aimable ; et, quand il quitta le Scolasticat en septembre 1904 pour se rendre au Noviciat de Neufgrange, il y laissa, au témoignage de son directeur, d'unanimes regrets.

Au Noviciat, M. Heymann s'occupa sérieusement de son avancement spirituel. Il n'avait plus à étudier la question de sa vocation. C'était chez, lui, depuis longtemps, une idée arrêtée : il sera un jour fils spirituel du vénérable Libermann et missionnaire des pauvres noirs. Mais il reconnut de plus en plus clairement la véritable grandeur de cette vocation et l'impérieuse nécessité d'en acquérir l'esprit et les vertus qui la caractérisent et la fécondent. Ce fut sa préoccupation constante pendant cette année ; et, quand il eut le bonheur d'émettre ses premiers voeux de religion entre les mains de son Supérieur général, le 15 septembre 1905, il se donna sans retour à Dieu, pleinement résolu à ne rien négliger pour être un jour apte à travailler efficacement au salut des âmes.

Revenu à Knechtsteden, pour continuer au grand Scolasticat ses études théologiques, M. Heymann s'y appliqua consciensement. Il lui importait d'acquérir la science qui lui serait un jour nécessaire dans l'accomplissement des devoirs sacrés du saint ministère. La pensée qu'il travaillait déjà pour les noirs soutenait son zèle et le fortifiait contre toutes les tendances adverses. Ce même souci de bien faire, il le montrait également dans les différentes charges qui lui furent confiées. Qu'il lui fallût s'improviser terrassier au milieu des décombres, ou préparer par de patientes répétitions les divers groupes de la schola aux offices des grandes fêtes, c'était toujours la même bonne volonté. M. Heymann était doué, au témoignage d'un confrère, d'un de ces tempéraments heureux qui voient le bon côté en toutes choses et ne se laissent jamais dominer par de sombres pensées. On l'aimait à cause de sa gaîté et parce qu'il savait supporter les défauts des autres sans jamais se mettre en colère. Il était avec cela a exact observateur de la règle et toujours disposé à rendre service, quelque sacrifice qu'il dût s'imposer.



Sa vertu s'alimentait aux sources ordinaires de la vie surnaturelle ; mais elle trouvait en outre na stimulant continu dans les ordinations successives qui devaient le conduire au sacerdoce. Ce fut au printemps de 1908, qu'il reçut, avec les confrères de son année, le diaconat et la prêtrise, des mains de Mgr de Courmont : le 5 avril il était diacre ; huit jours après, le dimanche des Rameaux, son âme recevait l'empreinte indélébile du caractère sacerdotal. Il était au comble du bonheur. Plusieurs de ses proches parents, venus d'Alsace, en furent les heureux témoins et le partagèrent. Son père, surtout, éprouvait la joie la plus vive de voir son fils prêtre et de l'entendre. lui parler de ce bonheur. C'était le Thabor. Qui eût pu penser en ce moment que, moins d'un an plus tard, ce serait le Calvaire et la consommation douloureuse du, sacrifice suprême !

En attendant, rien ne permettait de le prévoir. La santé du jeune prêtre paraissait bonne, même robuste: la voix seulement était légèrement voilée ; mais comme il ne ressentait tienne douleur, il n'y avait pas lieu de s'en inquiéter. Toute n attention se portait du reste vers le but final des aspirations de sa vie, vers l'apostolat au milieu des noirs. Il en parlait volontiers, et sur un ton qui trahissait les saintes énergies de son zèle apostolique. Il était tout entier à cette pensée et fait monter vers Dieu d'ardentes prières pour en obtenir l'es et les vertus apostoliques. La nouvelle que l'obéissance­ l'envoyait à Saverne et non en Afrique, ne le découragea qu'un ment. Puisque Dieu voulait qu'il donnât les prémisses de son zèle à l'oeuvre apostolique de Saint-Florent, il n'avait qu'à soumettre, non seulement sans récrimination, mais avec joie, et attendre une heure plus favorable à la réalisation de ses désirs. C'est dans ces sentiments de foi et de renoncement il fit la consécration à l'apostolat, le 12 juillet 1908.

A Saverne

Nommé sous-directeur et professeur de grec et d'allemand, le P. Heymann révéla bien vite les riches qualités de son esprit et de son.coeur. Sa physionomie souriante, ses manières gaies et affables, surtout sa bienveillance à la fois douce et ferme, lui gagnèrent promptement la confiance et l'affection des élèves. Très écouté en classe, il avait le don de se mettre au niveau de leurs jeunes intelligences et savait leur inspirer un vif intérêt pour l'objet de leurs études. Mais ce qui caractérise surtout la courte carrière du P. Heymann à Saverne, c'est le dévouement avec lequel il se prêta aux exigences du saint ministère au dehors de la Communauté. Il était animé d'un zèle sacerdotal très pur, et, plus d'une fois, quand on vint dans l'intimité à s'entretenir de ces travaux supplémentaires, il lui échappa de dire que c'était, en chaire et au confessionnal qu'il sentait si bien qu'il était prêtre. Aussi, ne put-il jamais refuser une invitation de ce genre, et sa bonne volonté fut en cela si grande, que son Supérieur a pu dire de lui : « Jamais je n'ai vu un pareil dévouement. »

Ainsi se passèrent l'automne de l'année 1908 et une partie de l'hiver. Ses forces s'étaient jusqu'alors assez bien soutenues ; la voix toutefois continuait de rester voilée, mais, n'en éprouvant aucun malaise, il ne s'en préoccupa pas davantage et attribua le fait à une fatigue des cordes vocales, dont le repos et certains ménagements finiraient par avoir raison. La cause en était malheureusement plus profonde. Au mois de février, il fut pris d'un refroidissement, suivi d'une toux persistante, qui le fatigua beaucoup. Malgré les soins ordinaires dans ces cas, le mal empira, et il dut enfin prévenir le P. Supérieur que les accès de toux étaient accompagnés de crachements de sang. Le médecin de la maison, chez qui il se rendit aussitôt, lui conseilla de se mettre au lit dès son retour. Bien que très peu convaincu de la gravité de son état, le malade se soumit à ce conseil, mais non sans peine ; il lui en coûtait de se voir condamne à l'inactivité « pour si peu ». Il s'alita donc; c'était, hélas pour ne plus se relever. Le même jour, la fièvre commença exercer ses funestes ravages ; et il n'y eut bientôt plus de doute que le terrible mal n'était autre que la phtisie galopante. Il fallut l'en avertir. Quand le P. Supérieur s'acquitta de ce délit et pénible devoir, le cher malade, loin de se troubler, lui, déclara en toute simplicité qu'il était prêt à faire à Dieu le sacrifice de sa vie pour le salut des âmes. Il reçut les derniers sacrements dans les sentiments de parfaite soumission à la sainte volonté de Dieu et s'abandonna, calme et résigné, à ses desseins providentiels.

Quatre semaines durant, il édifia tout le monde par sa sérénité, sa patience et son inaltérable courage. Son père et ses frères étant venus le voir, l'un de ces derniers ne put devenir maître de l'émotion qui l'étreignait et ses larmes coulèrent. Le malade s'en aperçut et lui dit : « Ne pleure donc pas, mon cher, supporte tout cela et soumets toi à la volonté de Dieu; moi aussi je suis disposé à m'y soumettre pleinement. » Privé du bonheur de dire la sainte messe, il eut au moins la consolation de recevoir chaque jour la sainte communion. Sa grande dévotion envers Jésus-Eucharistie trouvait ainsi déjà en partie sa récompense. L'hôte divin de nos tabernacles qu'il avait souvent visité, vint, à son tour, tous les jours à lui pour le réconforter et le préparer à passer saintement de cette vie à l'éternité. L'heure suprême approchait. Dès les premiers symptômes alarmants, on avait recommandé le malade aux prières de la communauté ; au grand Scolasticat, où son souvenir était encore tout vivant, les neuvaines se succédèrent sans interruption ; on aurait voulu faire violence au Ciel. Mais les vues de Dieu étaient tout autres. La veille de la fête de saint Joseph, une forte crise fit croire à une fin imminente ; elle fut cependant surmontée, le grand saint, dont le cher made portait aussi le nom, voulant sans doute encore embellir sa couronne, en lui obtenant une augmentation de grâces et de mérites. Le 28 mars, dimanche de la Passion, les forces du malade déclinaient de plus en plus. Il avait toute sa connaissance et se rendait compte de l'extrême gravité de son état. L'approche de la mort ne l'effrayait pas. Au P. Supérieur qui l'assistait, il dit dans le courant de cette journée ces belles paroles : « Je suis heureux de mourir. Que la sainte volonté de Dieu soit faite ! » expira doucement, sans agonie, vers les dix heures et demie de la nuit.

Les funérailles eurent lieu le mercredi suivant. Un grand nombre de personnes de la ville, le maire à leur tête, se firent devoir d'y assister et de témoigner ainsi de leur vénération pour le prêtre et le religieux, comme aussi de leur haute estime pour l'oeuvre apostolique de Saint-Florent. Le clergé surtout eut des marques spéciales de sympathie pour la Maison dans ces douloureuses circonstances. Une quarantaine de prêtres, dont un bon nombre avaient pu apprécier le dévouement du cher défunt, étaient présents pour lui rendre les derniers devoirs. La grand-messe fut chantée par le R. P. Provincial. Un vieil ami de la maison M. le curé de Saint-Jean, prononça l'éloge funèbre et fit voir, en termes touchants, aux élèves de l'oeuvre que le maître qu'il pleurait était pour tous les jeunes missionnaires un véritable modèle. C’est ce que faisait également ressortir l'article nécrologique du «Volksfreund », qui disait de lui : « Le P. Heymann avait débuté avec ardeur et zèle dans sa carrière. Partout où il se montrait, c'était le vrai missionnaire qui ne connaît ni repos ni ménagements. » M. le chanoine Huber recteur de Saverne, donna l'absoute et présida à la conduite au cimetière.

La mort du cher Père fut une perte sensible pour l'oeuvre de Saverne et les Missions. Mais, du haut du Ciel, où il est allé, recevoir la récompense de sa fidélité et de son dévouement au service de Dieu et des âmes, il continuera, nous en avons la confiance, à prier pour la prospérité de l'une, comme pour le succès toujours croissant des autres.
H . FRIESS.

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